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La Grande mosquée de Paris écarté de la gestion d’une mosquée à Montpellier

La Grande mosquée de Paris écarté de la gestion d’une mosquée à Montpellier

Par PackShot / AdobeStock
Mosquée

Sous une forte pression en France, dans un contexte de tensions tendues entre Paris et Alger, la Grande Mosquée de Paris se retrouve à nouveau au cœur d’un conflit.

Un jugement de la justice française vient d’évincer les dirigeants qu’elle a nommés à la tête d’une importante mosquée à Montpellier.

Mardi dernier, le tribunal judiciaire de Montpellier a prononcé, via un jugement, l’éviction des dirigeants de la mosquée Annour, placés par la Grande Mosquée de Paris.

La mosquée Annour Montpellier au cœur d’un conflit

Cette décision de justice est assortie d’une astreinte de 1.000 € par jour de retard dans sa mise en œuvre, rapporte le journal Midi Libre dans son édition du vendredi 31 janvier.

Le tribunal a également indiqué que le dirigeant de cette mosquée, Mohamed Amar, a été installé « de manière illicite », le condamnant à verser 10.000 € de dommages et intérêts à l’association culturelle musulmane des Habous de Montpellier, constituée des responsables historiques de la mosquée.

Après plusieurs années de travaux de rénovation ayant coûté 3 millions d’euros et financés majoritairement par les dons de fidèles, selon la même source, cette mosquée a repris ses activités en février 2023. Moderne et bien entretenue, c’est l’une des plus belles mosquées de la région de Montpellier. 

Mais en janvier 2024, Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, a informé par écrit Mohamed Nourreddine, l’ancien dirigeant, que son mandat de gestion avait été révoqué. À noter que la Grande Mosquée de Paris est propriétaire de l’un des lots du bâtiment abritant la mosquée Annour. 

« Ce n’est pas au recteur de la Grande Mosquée de Paris de désigner les gestionnaires »

Or, le dirigeant de l’association n’a pas apprécié cette mise à l’écart par la Grande Mosquée de Paris.

Cette dernière a confié les rênes à une nouvelle association, avec à sa tête, Mohamed Amar. Dans ses statuts, l’association se décrit comme la propriétaire de l’ensemble des trois lots sur lesquels la mosquée est construite.

Selon l’avocat des anciens dirigeants de la mosquée Annour, la nomination par la Grande Mosquée de Paris d’un nouveau dirigeant était un acte sans effet juridique.

« Ce n’est pas au recteur de la Grande Mosquée de Paris de désigner les gestionnaires », déclare Me Didier Dossat, cité par Midi Libre.

Selon les nouveaux dirigeants de l’association, qui ont pris la parole vendredi avant la prière, le décès de leur avocat le jour même de l’audience ne leur a pas permis de défendre leur cause correctement. 

Ils estiment que le tribunal a rendu son jugement en se basant uniquement sur les arguments de la partie adverse, qui sont loin de la réalité. Ils ont promis de se « battre dans le cadre de la loi » pour conserver la gestion du lieu de culte.

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