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À 34 ans, Ryad Boudebouz retrouve son éclat avec la JSK en Algérie

Après des débuts laborieux, le nouveau meneur de jeu de la JSK, le milieu offensif franco-algérien Ryad Boudebouz, est en train de retrouver toute la plénitude de son talent en s’imposant désormais comme le maître à jouer du club le plus titré d’Algérie.

On l’a peut-être enterré un peu trop vite. Mais ce samedi au stade « Hocine Ait Ahmed » de Tizi-Ouzou, à l’occasion du match de la 13e journée du championnat de Ligue 1, entre la JSK et l’ES Mostaganem (2-1), l’enfant de Colmar (France) a étalé toute l’étendue de sa technique.

En véritable meneur de jeu, le milieu offensif de 34 ans, a été derrière toutes les bonnes actions de la JSK et montré que sa panoplie des gestes techniques n’a rien perdu de sa superbe.

Crédité par les puristes d’une bonne prestation, avec à la clé un but, il affiche désormais des statistiques honorables : en neuf rencontres disputées, il a marqué cinq buts et délivré cinq passes décisives.

Un bilan qui le propulse parmi les meilleurs relayeurs de cette moitié du championnat et qui le prédestine à figurer parmi les meilleurs joueurs du championnat d’Algérie.


Pourtant, peu ont parié sur la résurrection de ce joueur dont la carrière n’a pas été peut-être à la hauteur de son immense talent. À son arrivée en septembre dernier à la JSK, peu plaçaient de grands espoirs en lui.

Pour certains, son recrutement visait à calmer une galerie kabyle sevrée de titres depuis plusieurs années, tandis que d’autres le soupçonnaient de chercher un dernier tour de piste avant de raccrocher les crampons et prendre sa retraite.

Un scepticisme renforcé après son entrée ratée lors du classico contre le Mouloudia d’Alger perdu par la JSK à domicile (1-3).

Peu en jambes, manquant cruellement d’inspiration et à court sur le plan physique, Ryad Boudebouz, n’ayant pas participé à la préparation d’intersaison avec la JSK, a rendu une pâle copie au point de susciter de nombreuses critiques.

Riyad Boudenouz, la résurrection d’un éternel talent

Mais, c’était sans compter sur l’expérience et la résurrection d’un joueur passé par plusieurs clubs en France comme Sochaux, Bastia, Montpelier et Saint-Etienne, et en Espagne avec le Bétis Séville et Celta Vigo ou encore à Ohod et Al Ahli SC en Arabie saoudite.

« Je suis venu pour gagner des titres et replacer l’équipe dans la place qu’elle mérite », avait-il lancé à son arrivée en septembre dernier.

C’est que quelque part, la flamme qui animait le joueur dès sa tendre enfance n’est pas prête de s’éteindre. Produit de l’école sochalienne, Ryad Boudebouz se révèle au monde du football, notamment français, lors de la saison 2010, soit deux ans seulement après son premier contrat professionnel.

Au moment où en France, on se frottait les mains de mettre le grappin sur une pépite, d’autant qu’il venait d’être sélectionné en équipe de France des U19 à l’occasion du premier tour qualificatif de l’euro une année plutôt, Ryad Boudebouz prend son monde à contre-pied et décide de choisir de porter le maillot de l’équipe d’Algérie.

« J’ai grandi dans un quartier quand mes parents sont venus d’Algérie pour s’installer en France. Quand tu entends tes parents parler de la fierté que cela serait pour eux si, un jour, je venais à jouer pour l’Algérie… Je suis fier d’être moitié Français, moitié Algérien », rappelait-il, il y a encore quelques années, au journal Le Progrès, lui dont les parents sont originaires de Khenchela.

Le 4 mai 2010, Rabah Saâdane alors sélectionneur des Fennecs d’Algérie, le retient dans la liste des 25 joueurs qui iront en stage à Crans Montana (Suisse) pour préparer la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.

Il avait à peine vingt ans. Depuis son aventure avec les Verts connait des fortunes diverses marquées par des allées et venues, mais sans qu’il réussisse à « faire son trou ».

C’est ainsi qu’il se voit priver de la participation à la Coupe du monde 2014 au Brésil pour vraisemblablement des questions disciplinaires.

À l’époque, Vahid Hallilodzic, alors sélectionneur national, avait pointé du doigt quelques écarts disciplinaires ainsi que l’hygiène de vie du joueur, comme la fameuse histoire de la consommation de la « chicha » ou encore « la simulation » d’une blessure qui ne l’a pas empêché de jouer avec son club.

En tout et pour tout, il a à son compteur 25 sélections pour deux buts inscrits. Un maigre bilan pour un joueur à la technique raffinée, admiré par les Algériens friands d’arabesques sur le rectangle vert, mais dont tout le potentiel n’a pas été exploité ou exploré.

Un vrai gâchis pour ainsi dire, comme en témoigne aussi son palmarès : finaliste de la Coupe de France en 2020 avec l’AS Saint-Etienne et finaliste de la coupe de la Ligue en 2015 avec Bastia.

Mais tel un phénix, Ryad Boudebouz, loin d’avoir épuisé ses atouts, est en train de renaître de ses cendres. Il retrouve une seconde jeunesse à la JSK, comme l’illustrent ses belles performances au fil des matchs.

Une renaissance qui lui vaut d’hériter du brassard de capitaine, ce qui n’est pas rien dans un club prestigieux comme la JSK. Aujourd’hui lié par un contrat de deux années avec le club le plus titré d’Algérie, l’enfant de Colmar dont l’équipe caracole en tête de championnat de Ligue 1 avec 24 points peut toujours rêver d’un titre et d’une consécration.

Une perspective qui pourrait sans doute le consoler et le porter au firmament… au crépuscule d’une carrière qui aurait pu connaître un autre destin. Un rêve que nourrissent aussi les supporters qui voient en lui désormais le métronome de l’équipe.

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