Politique

Accord de 1968 : Macron remet Bayrou et Retailleau à leur place

Emmanuel Macron reprend le contrôle sur la gestion de la crise avec l’Algérie, notamment sur le volet relatif à la dénonciation de l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968.

Vendredi, il a désavoué publiquement le Premier ministre François Bayrou et le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur la dénonciation unilatérale de cet accord.

Ce lundi, le président français a confirmé son désaccord, tout en brandissant sa prérogative de gardien des traités et des accords signés avec la France et les autres pays.

Lors d’un déplacement à Londres, il les a une nouvelle fois recadrés. « Chacun est dans ses compétences. L’accord de 1968, c’est le président de la République », a dit Macron au Figaro.

Mercredi, François Bayrou et Bruno Retailleau ont fixé ensemble un ultimatum d’un mois à six semaines pour reprendre un certain nombre de clandestins algériens.

À défaut, les accords entre les deux pays sur l’immigration, dont celui de 1968, seront dénoncés. « Si l’accord n’est pas respecté, l’accord sera dénoncé », a menacé le Premier ministre.

Crise France – Algérie : Macron recadre une nouvelle fois Bayrou et Retailleau

Opposé à la dénonciation unilatérale de l’accord de 1968, le président Macron a rappelé avoir convenu avec son homologue algérien de le moderniser. « Et ce qu’on a acté avec le président Tebboune en 2022, c’est sa modernisation. Je suis totalement favorable, non pas à le dénoncer, mais à le renégocier », a expliqué Emmanuel Macron qui reste ferme sur la reprise par l’Algérie de ses ressortissants frappés d’une OQTF en France.

Le président français attend aussi de l’Algérie un geste en faveur de Boualem Sansal. « Et il faut que l’Algérie prenne ses responsabilités sur la situation de Boualem Sansal », réclame Emmanuel Macron qui préconise d’ « engager un dialogue exigeant et respectueux » avec l’Algérie. Une position qui contredit celle de Bruno Retailleau qui a menacé ce lundi l’Algérie d’une « riposte graduée » si elle ne reprenait pas des « centaines d’Algériens jugés dangereux ».

Contrairement à Retailleau qui accuse l’Algérie de ne pas reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France, le président Macron estime qu’Alger coopère dans ce domaine. Il trouve que le chiffre de 3.000 laissez-passer consulaires délivrés par l’Algérie en 2024 n’est pas mal, en comparaison avec les autres pays comme le Maroc et la Tunisie, et même le Mali, selon le Figaro.

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