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Accord franco-algérien de 1968 : nouvelle « provocation en France »

Accord franco-algérien de 1968 : nouvelle « provocation en France »

Par luzitanija | Adobe Stock
Le drapeau de l'Algérie et de la France.

Ces derniers jours, après plusieurs semaines de tension, des voix se sont exprimées pour appeler à l’apaisement entre la France et l’Algérie.

Du côté des deux gouvernements, l’heure semble également à un début d’apaisement. Les déclarations hostiles se font plus rares.

À deux reprises, le gouvernement français a démenti les chiffres exagérés véhiculés par l’extrême droite autour des soins de santé impayés par l’Algérie auprès des hôpitaux français et concernant l’aide au développement.

Côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune, dans un entretien au journal français L’Opinion, a surtout dénoncé les attaques de l’extrême-droite, critiquant un « climat délétère » en France, sans fermer la porte à une reprise du dialogue, sous certaines conditions.

Sénat français : un rapport appelle à dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie

Mais, en France, des parties semblent hostiles à toute réconciliation avec l’Algérie. Bien au contraire. Une partie de la droite et de l’extrême-droite continuent leurs attaques contre l’Algérie et les Algériens, menaçant de couper les visas, de réduire le nombre de titres de séjour…

Ce mercredi 5 février, c’est un rapport du Sénat français, dominé par la droite, qui est venu rappeler que les conditions d’une réconciliation ne sont toujours pas réunies.

En effet, le rapport appelle à ouvrir la voie à une dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration.

Le rapport des sénateurs appelle le gouvernement français à « engager un nouveau cycle de négociations avec l’Algérie afin de rééquilibrer le régime dérogatoire d’admission au séjour et de circulation prévu par l’accord du 27 décembre 1968 », rapporte l’agence AFP.

Le rapport propose surtout de « tirer les conséquences d’un éventuel échec (des négociations) en mettant fin à l’application de l’accord ». Comprendre : si l’Algérie refuse de renégocier l’accord dans le sens voulu par la France, le gouvernement français devra le dénoncer.

Révision de l’accord de 1968 : la position de l’Algérie

Or, comme l’a rappelé le président Tebboune dans son entretien au journal L’Opinion, l’Algérie n’est pas favorable à une nouvelle révision de l’accord migratoire avec la France.

« Pour moi, c’est une question de principe. Je ne peux pas marcher avec toutes les lubies », a-t-il dit. Avant de préciser : « Pourquoi annuler ce texte qui a été révisé en 1985, 1994 et 2001 ? Ces accords étaient historiquement favorables à la France qui avait besoin de main-d’œuvre. Depuis 1986, les Algériens ont besoin de visas, ce qui annule de fait la libre circulation des personnes telles qu’elle est prévue dans les accords d’Évian ».

En France, le rapport du Sénat a été qualifié de « provocation » par les socialistes. « Envisager de dénoncer cet accord est une provocation, cela ne sert aucun de nos deux pays. C’est un très mauvais signal envoyé à tous les Algériens et Franco-Algériens présents sur notre territoire », a estimé la représentante socialiste au sein de cette mission d’information.

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