Politique

Accusé d’être un agent d’influence de l’Algérie en France, Mehdi Ghezzar contre-attaque

Entrepreneur algérien installé en France, Mehdi Ghezzar est également consultant dans l’émission « Hebdo Show » de la chaîne publique d’information algérienne AL24.

Accusé par certains médias français d’être un agent d’influence du gouvernement algérien en France, l’homme d’affaires tient à rétablir la vérité.

Mehdi Ghezzar nous reçoit dans son bureau de AL24. Il évoque le bashing anti-algérien, l’affaire Boualem Sansal et d’autres questions qui agitent la stratosphère médiatique actuellement.

Les relations entre l’Algérie et la France sont plongées dans une grave crise depuis le 31 juillet dernier. Quel est l’impact de cette crise sur la diaspora algérienne en France ?

Les Algériens subissent actuellement une incroyable cabale ! Nous assistons à un déchaînement sans précédent contre tout ce qui est algérien.

Le bashing anti-algérien a commencé avant l’affaire Imane Khelif. On a eu droit aussi à un tollé autour d’une pâte à tartiner devenue un événement national sur tous les plateaux télé de l’Hexagone.

Tout ce qui est algérien dérange ! Certains partis de l’extrême droite française ont la volonté de casser tout ce qui vient de l’autre côté de la Méditerranée. Je trouve cela abject !

Cette crise a pris cette ampleur inédite. Pourquoi ?

Nous sommes au début d’une campagne présidentielle en France. Les élections de 2027 attisent les convoitises.

Certaines personnalités politiques sont déjà en train de se placer en surfant sur la vague de l’Algérien bashing. Ce sont des calculs politiques.

Parler de l’Algérie est vendeur. Cela crée le buzz et génère plus de clics sur Internet. Certaines personnalités politiques d’extrême droite en profitent pour relancer, encore une fois, une animosité entre la France et l’Algérie.

Des médias français comme L’Express et Le Figaro vous reprochent d’être un agent d’influence du gouvernement algérien en France. Quelle est votre réponse ?

Cela me fait sourire ! Est-ce qu’être Algérien résidant en France et soutenir le président de la République de son pays est synonyme d’agent d’influence ?

Durant les dernières élections aux États-Unis, beaucoup de citoyens franco-américains ont assisté à des réunions et meetings en faveur de l’élection de Donald Trump.

A-t-on accusé ces Franco-Américains d’être des agents de Trump ? Non ! Organiser un dîner avec mes compatriotes ne fait pas de moi un agent d’influence. Je suis un Algérien qui réside en France et qui continuera toujours à défendre la politique de mon pays.

Sentez-vous être victime d’une cabale ?

Oui. Il y a un déchaînement médiatique inouï contre ma personne. Je continuerai à me défendre et à parler des belles choses qui s’accomplissent dans la nouvelle Algérie.

Mais franchement, en 2025, n’y a-t-il pas d’autres sujets plus préoccupants en France comme le chômage, le problème des retraites et l’inflation que de parler en boucle de quatre ou cinq influenceurs algériens qui disent des bêtises sur les réseaux sociaux ?

Je tiens à préciser que je ne connais pas ces personnes qui agitent la Toile et que je ne cautionne guère les propos qu’ils ont tenus. Ces influenceurs doivent répondre de leurs actes devant la justice française !

Quel est votre rôle en France auprès de la communauté algérienne ?

Aucun ! Je suis un Algérien résident en France et qui parle, prend des cafés et dîne avec d’autres Algériens. Je ne suis à la tête d’aucune association.

Je suis juste un Algérien qui veut aider ses compatriotes. Je tiens à préciser que ce n’est pas parce qu’on aime l’Algérie qu’on déteste la France. Il ne faut pas être binaire !

Certaines personnes parlent de la montée de l’algérophobie en France. Avez-vous constaté cela ?

Il faut être sourd et aveugle pour ne pas constater qu’on vit une algérophobie à outrance actuellement. Nous vivons une période compliquée et j’en suis désolé, car je pense que cela est monté de toutes pièces par des lobbyistes qui nous veulent du mal.

Toutefois, nous continuerons à nous défendre dans les lois de la République sans jamais abandonner notre pays !

L’Algérie et la France ne sont-elles pas finalement arrivées à une fin de cycle, dans leurs relations ?

Honnêtement, je n’ai pas la compétence politique pour dire si c’est la fin de la relation franco-algérienne. La seule chose que je continuerai à défendre, c’est que la communauté nationale apporte beaucoup à la France.

Pourquoi ne parle-t-on pas des médecins, des ingénieurs, des chercheurs qui contribuent à faire avancer la France et qu’on se focalise sur quatre ou cinq Tiktokeurs ? Deux poids deux mesures qui me désolent au plus haut point !

Comment voyez-vous l’issue de l’affaire Boualem Sansal ?

L’Algérie est un pays indépendant qui dispose d’une justice souveraine. Boualem Sansal a été Algérien durant 99, 99 % de sa vie. Il possède un passeport algérien.

La justice algérienne a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire suite à des propos qu’il a tenus.

L’homme va se défendre devant les juridictions compétentes. J’ignore ce que son dossier contient ; en revanche, je fais confiance à la justice de mon pays.

Il n’est pas normal que des pays tiers exigent le verdict d’un procès se déroulant dans un pays souverain. L’Algérie n’est plus une colonie.

C’est un pays indépendant et souverain. Boualem Sansal n’est pas au-dessus des lois.

L’extrême droite française a provoqué un tel tollé autour de cette affaire ! Je trouve cela complétement irresponsable de la part de certains partis d’extrême droite ! Je souhaite qu’on respecte la loi algérienne et qu’on arrête de dire des inepties !

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