L’affaire Boualem Sansal est évoquée pour la première fois par un officiel algérien. Brahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale (APN), et troisième personne dans l’ordre protocolaire de l’État, a dénoncé dimanche 1er décembre l’ « ingérence » du Parlement européen dans les affaires intérieures de l’Algérie.
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger. Il est mis sous mandat de dépôt et inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État et à l’intégrité du territoire national pour avoir soutenu début octobre dans une interview à un média français d’extrême-droite, qu’une partie de l’ouest de l’Algérie appartient historiquement au Maroc.
Depuis, les milieux de l’extrême-droite française, dont il est proche, mènent une campagne parfois virulente pour obtenir sa libération.
Le Parlement algérien réagit à l’affaire Boualem Sansal
L’affaire a été notamment débattue mercredi 27 novembre au Parlement européen et certains eurodéputés, comme Sarah Knafo et Marion Maréchal le Pen, ont saisi l’occasion pour s’attaquer avec véhémence à l’Algérie.
Présidant dimanche une réunion du bureau de la chambre basse du Parlement, Brahim Boughali a dénoncé "l’adhésion du Parlement européen et certains cercles médiatiques et politiques français dans une tentative d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie", lit-on dans un compte-rendu mis en ligne par l’APN sur les réseaux sociaux.
"Il s’agit d’une tentative flagrante de détourner les regards des véritables violations des droits de l’Homme et du droit international", a ajouté Boughali, en référence à la situation au Moyen-Orient, notamment la guerre que mène Israël contre Gaza depuis plus d’une année.
Tout en se demandant "ce qu’il reste de crédit à ces relais concernant la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice« , le président de l’APN a salué la justice algérienne qui »veille à protéger les droits et les libertés« et assuré que la loi s’appliquera à quiconque se permet »d’attenter à la sécurité et à la stabilité de l’Algérie".
L’Algérie a confirmé l’arrestation de Boualem Sansal par le biais d’une dépêche de l’agence officielle APS diffusée le 22 novembre. Le gouvernement ne s’est toujours pas exprimé sur cette affaire.