Tandis que la polémique dont elle a fait l’objet s’est éteinte au fil de ces derniers jours, Mennel Ibtissem, la jeune chanteuse démissionnaire de The Voice, a reçu ce jeudi 22 février un soutien de rang en la personne de Christiane Taubira.
L’ex-garde des Sceaux a publié sur son compte Facebook un long message destiné à la jeune femme, qui a annoncé cette semaine sur les réseaux sociaux la préparation de son premier album.
Ayant découvert l’affaire « que tardivement du fait de déplacements successifs hors de France », l’ancienne ministre socialiste s’est d’abord enthousiasmée pour l’interprétation qu’avait faite Mennel d’Hallelujah, de Leonard Cohen. « Votre voix, imbibée d’émotion et de chaleur, est pleine de personnalité. Et cette interprétation que vous donnez d’Hallelujah est un enchantement. »
« C’est votre pays. Ne vous le faites pas voler »
Puis elle a dénoncé la bêtise des détracteurs de la jeune femme, en soulignant tout de même l’erreur de ses tweets controversés. Ceux-ci remettaient notamment en cause l’intégrité du gouvernement français après l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray et celui de Nice, en 2016.
« On vous reproche votre ‘turban’, disent-ils. Il vous sied délicieusement, sans rien dissimuler de votre beauté encore en éclosion. Ils vous reprochent de chanter en arabe… incultes, ils ne savent pas finir la phrase : en arabe la chanson d’un Juif magnifique. Quelle somptueuse audace, et quelle promesse pour notre monde ! On vous reproche des tweets passés. Vos références intellectuelles étaient loin d’être recommandables. (…) Vous vous êtes excusée et vous avez bien fait. N’en ayez surtout aucun regret, c’est votre hauteur. »
Christiane Taubira a par ailleurs incité la jeune chanteuse à plus de vigilance. « Vos excuses sont la marque de votre dignité. Elles ne doivent pas vous exonérer d’une vigilance sur la sensibilité des autres, sur les plaies qui ne referment pas, sur ces cicatrices qui saignent et saigneront encore, selon les mots du poète Antara », écrit-elle.
L’ex-ministre sous François Hollande a achevé son texte sur une note patriotique affirmant notamment que la France est une « terre de passion et de générosité ». Avant de conclure à l’égard de la jeune femme : « C’est bien là qu’il faut vivre. Et d’abord, c’est votre pays. Ne vous le faites pas voler. »