L’Algérie a décliné une invitation des États-Unis à prendre part aux manœuvres militaires annuelles African Lion 2025 organisées par le commandement américain en Afrique (Africom). Celui-ci a démenti la définition de l’Algérie comme "cible" dans le scénario de ces exercices.
Le refus de l’Algérie de participer à ces exercices, qui ont débuté le 14 avril en Tunisie, a été confirmé par deux officiers de l’Africom au cours d’une visioconférence organisée lundi 21 avril au siège de l’ambassade des États-Unis à Alger.
L’Algérie a refusé de participer à African Lion 2025
"L’Algérie a été invitée à participer à cet exercice mais elle a refusé, c’est son droit souverain d’accepter ou de refuser. Nous ignorons les raisons de ce refus mais on espère sa participation aux prochaines éditions, car l’Algérie est un acteur clé dans la stabilité et la sécurité dans la région", ont déclaré les deux responsables de l’armée américaine dont les propos ont été rapportés par le quotidien El Moudjahid.
Ce n’est pas la première fois que l’Algérie est conviée à ces exercices. Elle a toujours été invitée à prendre part aux éditions précédentes, ont-ils précisé.
Les responsables de l’Africom ont apporté une précision de taille, en réponse à des allégations selon lesquelles l’Algérie et la Libye ont été définies, dans le scénario des manœuvres, « comme pays ciblés, voire ennemis ». Ils ont démenti catégoriquement, assurant que pour cette édition 2025, c’est la mer qui est définie "comme source de menace».
Si le commandement de l’Africom a choisi de communiquer avec les médias, c’est justement parce que chaque édition ces dernières années était entourée de manipulations et de fausses informations, ont-ils dit.
Outre en Tunisie, des exercices de cette édition 2025 auront également lieu au Maroc, au Sénégal et au Ghana à partir de mai prochain.
L’Africom s’exprime sur le refus de l’Algérie de participer aux manœuvres African Lion 2025
Depuis quelques années, l’armée israélienne prend part aux manœuvres d’African Lion notamment depuis la normalisation de ses relations avec le Maroc, où se déroulait une partie des exercices.
Le commandement américain à décider « le transfert de l’exercice à la Tunisie et non d’autres pays afin d’éviter des points de tensions frontaliers », ont indiqué les deux responsables de l’armée américaine, en allusion au Maroc.
L’armée israélienne sera également présente cette année, mais seulement aux exercices prévus au Maroc en mai prochain. Les manœuvres n’auront pas lieu sur le territoire ou les eaux du Sahara occidental, ont tenu à préciser les responsables de l’Africom.
L’Algérie n’a pas officiellement communiqué sur son invitation et son refus de prendre part à l’édition 2025 d’African Lion, mais la présence d’un régiment de l’armée israélienne semble être une raison suffisante pour décliner l’invitation.
Environ 10 000 soldats d’une quarantaine de pays d’Afrique et d’Europe, en plus des États-Unis, prennent part à cette édition 2025 de ce qui est considéré comme les plus grandes militaires conjointes des États-Unis en Afrique.
L’Algérie et les États-Unis ont signé un mémorandum d’entente dans le domaine de la défense le 22 janvier dernier.
Ce mémorandum qui a été « construit depuis des années », constitue « la base de tous nos objectifs communs », a indiqué le général Michaël Langley, commandant en chef de l’Africom, à l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République Abdelmadjid Tebboune le même jour.
« Ce mémorandum va permettre d’approfondir cette relation, et nous allons consolider la sécurité et la paix aux niveaux régional et mondial », a ajouté le général américain.
