Les autorités algériennes ont décidé d’interdire toute aide française aux écoles privées algériennes, a appris TSA de sources informées.
La décision survient dans un contexte de fortes tensions politiques entre les deux pays.
Selon nos sources, les autorités ont demandé aux écoles privées de ne plus accepter l’aide française, même si cette dernière reste dérisoire.
Une décision prise dans un contexte de grave crise entre les deux pays et au moment où en France, plusieurs voix, notamment de l’extrême droite et la droite ainsi que du gouvernement, réclament la suspension de l’aide française au développement à l’Algérie.
En septembre dernier, Sarah Knafo, eurodéputée du parti Reconquête ! (extrême droite) d’Éric Zemmour a dit que la France octroyait 800 millions d’euros par an en forme d’aide à l’Algérie. Un chiffre qui a été démenti par plusieurs sources officielles françaises. L’Algérie a même porté plainte contre Sarah Knafo, mais elle n’a pas été retenue par la justice française.
Dans le cadre de l’encouragement de l’enseignement de la langue française, la France octroie des aides à des établissements scolaires étrangers. L’Algérie vient de décréter l’interdiction de cette aide pour ses écoles privées.
Écoles privées : l’Algérie renonce à l’aide française au développement
Début février, l’ambassade de France à Alger a indiqué que dans le cadre de l’aide publique au développement destinée à l’Algérie (132 millions d’euros en 2022), 121 millions d’euros étaient alloués aux ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, destinés aux bourses des étudiants algériens en France.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a bénéficié pour sa part de 8,5 millions d’euros pour la prise en charge des dépenses de fonctionnement des bourses scientifiques et des programmes de coopération du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France et de l’Institut français d’Algérie.
Aide française au développement : l’Algérie prend une décision importante
Jusqu’en octobre 2023, certaines écoles privées algériennes dispensaient le programme français et préparaient leurs élèves pour les examens de fin de cycle, notamment le bac français, que les candidats algériens pouvaient passer par le CNED, organisme d’enseignement à distance.
Ces programmes ont été interdits à partir de la rentrée 2023-2024 dans les écoles privées algériennes, sommées de s’en tenir strictement au programme national arrêté par le ministère de l’Éducation nationale et dispensé dans les établissements publics.
La mesure visait à mettre en conformité les écoles privées avec les lois algériennes en la matière, avait expliqué le ministre de la Communication de l’époque, Mohamed Lagab.
« Il s’agit de programmes étrangers enseignés dans des écoles algériennes. Est-il possible d’enseigner le programme algérien dans des écoles à l’étranger sans passer par des accords ? Non. Les écoles privées sont de droit algérien et doivent donc enseigner de manière exclusive le programme algérien comme le dit la loi », avait indiqué le ministre.
Avant cette décision, l’Algérie avait entamé l’introduction de l’anglais dans l’enseignement primaire. Jusque-là, seul le français était enseigné comme langue étrangère dans ce cycle.
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