Air Algérie se retrouve au cœur de nouvelles tensions entre l’Algérie et la France. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué ce mardi 18 février qu’il envisage des sanctions contre la compagnie aérienne algérienne.
Selon une note interne rédigée par l’état-major de la Police française, rapportée lundi 17 février par le JDD, Air Algérie a décidé de refuser d’embarquer les ressortissants algériens expulsés de France lorsqu’ils ne disposent pas de laissez-passer consulaires.
Air Algérie sera-t-elle sanctionnée en France ?
La compagnie aérienne algérienne exige la présentation de ce document, même si la personne expulsée dispose d’un document d’identité algérien en cours de validité. Le ministère de l’Intérieur français n’a pas tardé à réagir, mettant la pression sur les chefs d’escale de la compagnie en France.
Le département de Bruno Retailleau « demande aux responsables des aéroports français de renforcer leur vigilance ». Si la compagnie refuse d’embarquer un individu pour absence de laissez-passer consulaire, un document attestant ce refus devra être exigé au chef d’escale d’Air Algérie.
Et pour mettre de la pression sur ces responsables d’Air Algérie dans les aéroports français, les autorités françaises menacent de révéler leurs identités. Si le chef d’escale refuse de fournir un tel écrit, « son identité devra être relevée systématiquement », précise la note interne envoyée à la police nationale par le cabinet du ministre de l’Intérieur.
Juste après la diffusion de cette information, la proposition d’interdire les vols de la compagnie aérienne algérienne en France, ou de lui retirer des créneaux de vol, a refait surface, notamment auprès de la sphère de l’extrême-droite.
Air Algérie : Bruno Retailleau brandit la menace des sanctions
S’exprimant ce mardi 18 février sur TF1 à propos de la décision d’Air Algérie, Bruno Retailleau a affirmé que ses services envisagent des sanctions contre la compagnie aérienne algérienne.
« J’ai demandé à mes services de voir dans quelles conditions on pouvait sanctionner cette compagnie. On est en train de voir toute l’échelle de la riposte possible », a déclaré le ministre français de l’Intérieur.
Pour sa part, la députée Hélène Laporte, du groupe Rassemblement National (RN) a estimé, dans un tweet posté lundi, que pour mettre fin à la polémique, « la réponse devrait être l’interdiction pour cette compagnie aérienne (Air Algérie, NDLR) de rentrer sur le territoire français ».
Le 10 janvier dernier, l’ancien ambassadeur de France à Alger (2008-2012, 2017-2020), Xavier Driencourt, avait aussi proposé d’interdire les vols d’Air Algérie en France en guise de réponse au renvoi de l’influenceur algérien Doualemn vers la France.
« Si la compagnie transporte des passagers qui ne peuvent pas descendre, interdisons Air Algérie », a-t-il déclaré au journal Le Figaro, soulignant que c’est l’Algérie qui serait perdante, dans le cas où elle interdisait à son tour la compagnie française, Air France.