Économie

Algérie – Chine : l’axe se renforce avec des projets industriels majeurs

L’axe Alger-Pékin se renforce. L’Algérie et la Chine ont conclu mardi 15 avril huit accords majeurs de dans l’automobile, les motocyclettes, les voies ferrées et l’agriculture.

Ces accords dont la valeur dépasse 8 milliards de dollars ont été conclus lors du forum algéro-chinois sur l’investissement en Algérie, a indiqué l’ambassadeur de Chine à Alger, Dong Guangli dans son intervention.

Ce dernier a précisé que «l’Algérie reste une destination idéale pour les investisseurs chinois », même si les investissements de la deuxième plus grande économie de la planète sur le marché algérien restent modestes, par rapport aux échanges économiques entre les deux pays.

Algérie – Chine : voici le montant des échanges commerciaux en 2024 

Ces échanges ont culminé à 12,5 milliards de dollars en 2024, a indiqué le ministre de l’Industrie Sifi Ghrib dans son allocution lors de ce forum. Il a précisé que 1.311 entreprises chinoises sont présentes en Algérie où elles « opèrent avec succès », selon le compte rendu de l’agence chinoise Xinhua.

En 2023, la Chine a exporté vers l’Algérie pour 1.154 milliards de dinars (8,5 milliards de dollars pour un dollar à 135 dinars) soit 19,9% du marché algérien, loin devant la France (7,4%), l’Italie (7,3%), le Brésil (6,5%), la Turquie (5,9%), l’Allemagne (5,6%), la Russie (3,5%), les Etats-Unis (3,3%), le Canada (2,7%) et l’Argentine (2,4%).

Deux usines de voitures chinoises bientôt en Algérie

Selon le directeur de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, 42 projets d’investissement chinois pour une valeur de 4,5 milliards de dollars ont été enregistrés en Algérie depuis la création de cette agence en 2022.

Parmi les accords signés lors de ce forum figurent celui entre le groupe chinois CRCC et la société algérienne Global Agri-food, filiale du conglomérat public Madar dans l’agriculture.

Le groupe privé algérien Iris a signé lui aussi un accord avec Omoda & Jaeco, filiale du constructeur automobile chinois Chery pour implanter une usine de fabrication de voitures de cette marque en Algérie.

Jetour, une autre marque de Chery a signé un mémorandum d’entente avec le ministère algérien de l’Industrie pour une autre usine de cette marque en Algérie pour un investissement de 105 millions de dollars sur 5 ans.

L’usine Jetour en Algérie sera réalisée en partenariat avec l’Entreprise algérienne des fonderies « Fondal », filiale de la Société nationale de sidérurgie (SNS), et sera implantée à Batna. Sa capacité est de 270.000 véhicules par an et permettra la création de 1.000 emplois, selon l’agence officielle APS.

Toujours dans le domaine industriel, la SNTF a conclu un accord avec Genertec CNTIC, filiale du groupe chinois CRRC, pour la construction d’une usine en Algérie spécialisée dans la conception, l’ingénierie et la fabrication d’équipements de transport ferroviaire et de leurs pièces associées.

Agriculture saharienne en Algérie : un géant chinois arrive 

Le même groupe CRCC a conclu un accord avec Global Agri-Food, filiale du groupe public algérien Madar pour un projet agricole dans le Sahara algérien. Aucun détail n’a été donné sur la consistance de ce projet qui ouvre la porte de l’agriculture saharienne algérienne aux Chinois.

Le groupe Madar s’est associé au géant chinois CCECC pour créer une entreprise spécialisée dans l’ingénierie industrielle. Objectif : fournir une assistance technologique aux filiales du groupe algérien et mener des études au profit des industriels algériens, publics et privés.

Le groupe privé algérien Condor a quant à lui signé un contrat Hisense pour la création d’une usine de production de climatiseurs et de machines à laver en Algérie.

Autre bonne nouvelle. L’entreprise algérienne de cycles et motocycles, la fameuse Cycma à Guelma, l’un des symboles encore en vie de l’industrie algérienne des années 1970, a trouvé un partenaire chinois pour se développer. Il s’agit de QJ Motor. Un accord sera signé entre les deux parties le 5 mai prochain.

La signature de ces accords qui permettent aux groupes chinois de renforcer leurs positions en Algérie, survient dans un contexte de fortes tensions entre Alger et Paris.

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