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Algérie – France : l’expulsion d’un influenceur exacerbe les tensions

Algérie – France : l’expulsion d’un influenceur exacerbe les tensions

France - Algérie

La crise entre l’Algérie et la France continue de s’aggraver dangereusement. Après les propos du président Emmanuel Macron sur l’affaire Boualem Sansal dont il a réclamé la libération sans délai, une nouvelle affaire est venue pour rajouter de l’huile sur le feu.

Jeudi, un influenceur algérien Boualem N., surnommé « Doualemn », a été expulsé par les autorités françaises et aussitôt mis un avion commercial vers l’Algérie qui l’a renvoyé  en France, selon les médias français dont Europe 1.

Les autorités françaises n’ont apparemment pas attendu l’obtention d’un laissez-passer consulaire d’Alger pour renvoyer Boualem N. en Algérie dont le refus de recevoir cet influenceur a été aussitôt saisie par des voix de la droite et de l’extrême droite pour réclamer de nouvelles mesures contre l’Algérie, notamment la révocation de l’accord de 1968, dans un contexte de grave crise entre les deux pays.

« On voit bien que l’Algérie cherche à humilier la France », a réagi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en soulignant que les relations avec l’Algérie ont « atteint un seul extrêmement inquiétant ».

Tout en critiquant l’Algérie pour la détention de Sansal, Retailleau a dit que « la France ne peut pas supporter cette situation ». Il a évoqué des mesures contre l’Algérie, sans donner de détails. « Il y a un éventail de possibilités, que je ne détaillerai pas ici, qui doivent être étudiées au plus haut niveau, gouvernement et président de la République », a-t-il dit.

Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, a dénoncé une « nouvelle provocation insupportable » d’Alger et a exprimé sa confiance au ministre de l’Intérieur Bruno Retaulleau pour « répondre à cet affront, y compris en ouvrant le débat sur les accords de 68 ! ».

Algérie – France : l’expulsion ratée d’un influenceur aggrave la crise

Eric Ciotti, une autre figure de la droite dure, a estimé que la « France ne peut pas accepter de se faire humilier ainsi par l’Algérie ». « La seule réponse, c’est la révocation immédiate des accords de 1968 et de ne plus accueillir un seul algérien en France », a-t-il dit sur X.

Lundi, le président Macron a tenu des propos graves sur l’affaire Sansal en affirmant que l’Algérie se déshonore en refusant de libérer l’écrivain algéro-français. Ce dernier a été arrêté la mi-novembre à l’aéroport d’Alger et placé sous mandat de dépôt.

Pour l’influenceur Doualemn, il a été interpellé le 4 janvier dernier à Montpellier dans le sud de la France. Il aurait lancé des appels au meurtre un individu qu’il a présenté comme un opposant algérien, selon BFMTV qui dit avoir consulté l’arrêté d’expulsion de cet influenceur.

Il a été aussitôt placé dans un centre de rétention administratif par la Préfecture de l’Hérault. Rapidement, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a annoncé lui-même l’arrestation de cet homme de 59 ans, a pris un arrêté d’expulsion contre Doualemn, avant même que la justice ne tranche sur son cas. Le procès de cet influenceur est programmé pour le 24 janvier, selon son avocat.

En France, l’expulsion de Boualem N. présentait un « caractère absolu ». En Algérie, il a été « interdit de territoire », selon BFMTV.

L’homme est entré illégalement en France en 1988. Il avait 23 ans. L’arrêté d’expulsion indique que cet Algérien a été condamné à plusieurs reprises pour des faits de délinquance de droit commun. En 2010, il obtient sa régularisation en qualité de parent d’enfant français. 

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