Les nouvelles tensions entre l’Algérie et la France sont inédites depuis 1962, mais le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot croit toujours à la possibilité de renouer le dialogue entre les deux pays.
Mardi 15 avril, la France a décidé de rappeler son ambassadeur à Alger et d’expulser 12 agents consulaires algériens, en réaction à une mesure similaire de l’Algérie prise lundi suite à l’incarcération de l’un de ses agents consulaires en France.
Ce mercredi, Jean-Noël Barrot s’est exprimé à deux reprises sur le sujet. « Il faut toujours donner sa chance au dialogue, ceux qui vous disent le contraire sont des irresponsables », a-t-il plaidé dans la matinée sur France Inter.
« Si nous voulons des résultats pour les Françaises et les Français, il nous faudra un jour ou l’autre revenir à un dialogue franc, lucide et exigeant avec l’Algérie », a insisté le ministre qui, le 6 avril, a effectué une visite en Algérie destinée à renouer le dialogue entre les deux pays après huit mois de crise.
Dans l’après-midi de ce mercredi, Jean-Noël Barrot était de nouveau interpellé sur la crise franco-algérienne, cette fois au cours d’un forum à Marseille.
Barrot : « À un moment ou à un autre, le dialogue devra se renouer »
Après avoir expliqué les mesures prises mardi par l’Élysée, le chef de la diplomatie française a soutenu que « tout cela ne doit en rien poser de difficultés à celles et ceux qui, comme vous en France ou en Algérie, souhaitent poursuivre le travail de tissage de ces liens entre nos deux pays ».
Des liens, a-t-il ajouté, « qui sont denses, profonds, avec une histoire commune, qui a sa part d’ombre, mais avec aussi un travail qui avait été engagé, on travaille pour réparer certaines blessures ».
Dans sa réponse, Barrot a aussi fait état d’« un destin inévitablement commun, puisque la géographie étant ce qu’elle est, nous allons rester deux grands pays de la Méditerranée qui sont confrontés à des défis qu’ils ne pourront surmonter qu’en les embrassant en commun ».
Indépendamment des discussions qui sont parfois « difficiles » entre les deux gouvernements, les liens établis par les deux peuples « sont très précieux » malgré « les périodes de tension qu’il faudra surmonter ».
« Au-delà de cette période de difficultés et de tensions, à un moment ou à un autre, le dialogue devra se renouer entre les autorités de nos deux pays. C’est grâce aux relations cultivées et préservées par les sociétés civiles que nous y parviendrons », a assuré le ministre français.
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