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Algérie – France : un diplomate algérien clarifie la question des OQTF

Algérie – France : un diplomate algérien clarifie la question des OQTF

APS

Le diplomate et ancien ministre algérien Abdelaziz Rahabi a livré sa lecture de la crise en cours entre l’Algérie et la France, notamment sur la question des OQTF.

Au cours d’une conférence dimanche 16 mars à Alger, l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid a tenu à clarifier les choses concernant la question des OQTF, nœud gordien des tensions et point de fixation du ministre français de l’Intérieur.

Bruno Retailleau s’attaque régulièrement à l’Algérie qu’il accuse de refuser de délivrer les laissez-passer consulaires pour l’exécution des reconduites aux frontières des ressortissants algériens sous OQTF de France. Il lui reproche aussi de refouler des aéroports algériens des personnes expulsées de France.

« Quand ils arrêtent quelqu’un avec une pièce d’identité algérienne, ils disent que l’Algérie ne veut pas l’accepter », mais, rectifie Abdelaziz Rahabi, il y a une chose que le ministre français de l’Intérieur Bruno Retaillleau « ne veut pas comprendre ».

« Il est impossible qu’un individu en situation irrégulière et qui n’est pas inscrit au consulat puisse rentrer en Algérie sans laissez-passer consulaire. C’est ça le problème dans cette question des OQTF », a expliqué Abdelaziz Rahabi.

Crise Algérie – France : les précisions d’Abdelaziz Rahabi sur la question des OQTF 

« Le laissez-passer consulaire est un document de souveraineté. Le consul est libre de le délivrer ou pas », a ajouté l’ancien ambassadeur d’Algérie.

Celui qui a exercé, entre autres fonctions, celles d’ambassadeur d’Algérie au Mexique et en Espagne a indiqué que dans les années 1980 et 1990 déjà, des instructions étaient données aux consuls algériens de ne pas délivrer de laissez-passer si le citoyen algérien qui leur est présenté n’a pas épuisé toutes les voies de recours dans le pays d’accueil.

C’est cet impératif que le ministère des Affaires étrangères avait avancé pour expliquer le refus de l’Algérie d’accepter l’expulsion de France de l’influenceur Doualemn le 9 janvier dernier.

Expliquant les missions des consuls d’Algérie à l’étranger, Abdelaziz Rahabi a expliqué que ces derniers sont à leurs postes pour protéger la communauté nationale à l’étranger, pas pour reconduire les Algériens.

OQTF : « Pourquoi donc toute cette focalisation sur l’Algérie ? »

« Le consul n’est pas un auxiliaire de la préfecture ou de la police française. Il n’est pas désigné pour être un auxiliaire de Bruno Retailleau », a insisté Abdelaziz Rahabi.

L’ancien ministre de la Communication (1998-1999) a aussi souligné, chiffres à l’appui, un « deux poids deux mesures » dans l’attitude de certains politiques français vis-à-vis de cette question des OQTF (Obligation de quitter le territoire français).

Abdelaziz Rahabi a révélé qu’en 2024, les autorités françaises ont introduit en 6400 demandes de laissez-passer consulaires auprès des consulats d’Algérie qui ont donné une suite favorable à près de 3000 demandes, soit un taux de satisfaction de 43 %.

« C’est le même taux qu’avec le Maroc. Pour d’autres pays d’Afrique du Nord et du Sahel, ce taux est de 3 ou 4 %. Pourquoi donc toute cette focalisation sur l’Algérie ? », s’est-il interrogé.

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