La facture des importations de l’Algérie, en plus des coûts des marchandises, est alourdie par les frais de transport maritimes, qui ont flambé ces dernières années à cause de facteurs multiples liés à la situation économique et géopolitique mondiale.
Une étude réalisée en 2024 par le Forum maritime d’Alger en collaboration avec de nombreux organismes nationaux et internationaux, dont l’IRSM (Institut de recherche, sondage et marketing), Vessel Finder et Global Trade Support, a décortiqué le transport maritime algérien sous tous ses aspects.
Elle a aussi permis d’évaluer le coût global du fret des marchandises importées, en s’appuyant sur les données de Vessel Finder, l’Office national des statistiques (ONS) et d’autres sources. Les résultats sont présentés sous forme de graphes et de tableaux statistiques.
En 2023, les ports algériens (48, dont 11 commerciaux) ont enregistré 23 251 mouvements de navires, dont 11 608 entrées et 11 643 sorties. La part des navires de transport de marchandises générales constitue 56,6 % du total des mouvements, tandis que les navires de transport d’énergie ont représenté 30,1 %.
Le coût élevé du transport maritimes des importations algériennes
Les mouvements les plus fréquents des navires se produisent pendant la période estivale, notamment les mois de juillet et août, constate l’étude, ajoutant qu’une hausse est enregistrée vers la fin de l’année.
“Cette tendance est souvent liée aux saisons touristiques, aux cycles commerciaux et aux conditions météorologiques favorables qui influent sur l’activité maritime”, lit-on.
Le port le plus actif d’Algérie est celui d’Alger, avec 23,3 % du trafic, suivi de ceux d’Arzew (18,2 %) et de Béjaïa (13,3 %). La ville d’Oran est toutefois celle qui enregistre le plus fort trafic (plus de 30 %) avec ses deux ports (Arzew, 18,2 % et Oran, 12,4 %).
Pendant la même année, les importations algériennes de marchandises se sont élevées à 5.794 milliards de dinars (43,34 milliards de dollars), en augmentation de 4,6 % par rapport à 2022 (41,44 milliards $).
Concernant l’estimation du coût du transport maritime des importations, le dernier chiffre repris dans l’étude est celui de 2022.
Cette année-là, le coût s’est élevé à 3,14 milliards de dollars, en hausse de 7,6 % par rapport à 2021 (2,71 milliards $) et loin du pic de 4,03 milliards de dollars enregistré en 2014, année où la facture des importations avait également enregistré un pic à près de 60 milliards $.
En 2020, le coût du fret maritime a enregistré son niveau le plus bas depuis 2012 à 2,58 milliards de dollars, avant de rebondir en 2021 à 2,71 milliards de dollars, alors qu’il était de 3,4 milliards de dollars en 2019.
En dix ans, de 2012 à 2022, l’Algérie a dépensé 38,13 milliards de dollars en fret maritime pour l’importation de ses marchandises.
Les coûts du transport maritime ont dû augmenter sensiblement en 2024 à cause de trois facteurs : la hausse des importations, la situation en mer Rouge et l’imposition de taxes supplémentaires par les armateurs mondiaux à cause de la congestion des ports algériens.