L’Algérie a une nouvelle fois critiqué la réaffirmation par les États-Unis de leur soutien à la marocanité du Sahara occidental. Après le ministère des Affaires étrangères mercredi, c’est le Conseil de la Nation (Sénat), chambre hausse du Parlement algérien, de réagir dans un communiqué publié ce jeudi 10 avril.
Pour le Sénat algérien, la confirmation par le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio de la position des États-Unis d’Amérique concernant la « juste cause sahraouie constitue un écart par rapport à la légalité internationale, laquelle devrait être respectée par de surcroît un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
Sahara occidental : la position américaine va alimenter les « ambitions colonialistes » du Maroc
La chambre basse du Parlement algérien ajoute que cette position américaine « ne fera qu’alimenter les ambitions colonialistes du régime marocain, en lui offrant des victoires illusoires, qui ne sauraient altérer les vérités historiques ni détourner le cours inévitable de l’Histoire, laquelle rejette et méprise le colonialisme, aussi longtemps qu’il perdure ».
Le Conseil de la Nation estime que la position américaine compromet les « efforts internationaux visant à promouvoir des solutions onusiennes » et à « permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément au cadre légal convenu, à savoir le plan de règlement onusien de 1991. »
Il rappelle que la question sahraouie est une « question de nature juridique unique et incontestable. Il s’agit d’un cas de décolonisation, comme l’affirment toutes les résolutions internationales et régionales pertinentes, et elle est inscrite en tant que telle à l’agenda de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que dans ses résolutions consacrant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. »
Sahara occidental : l’Algérie réitère sa position
Le Conseil nation réaffirme la position de l’Algérie selon laquelle la question du Sahara occidental « ne saurait trouver de solution durable et juste que par l’exercice, par le vaillant peuple sahraoui, de son droit à l’autodétermination, à travers un référendum équitable et transparent, sous la supervision et la responsabilité des Nations Unies. »
Mardi, Marco Rubio a réaffirmé le soutien des États-Unis à la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental qui est pourtant classé comme territoire non autonome par l’ONU. En recevant son homologue marocain à Washington, il a considéré que le plan d’autonomie marocain est la « seule solution » pour l’avenir de ce territoire.
« Les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable au différend », a déclaré mardi la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, dans un communiqué rendant compte de l’entretien entre Marco Rubio et Nasser Bourita.
En décembre 2020, le président Donald Trump, alors en fin de son premier mandat, a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, dans le cadre des accords d’Abraham.
Joe Biden, son successeur à la Maison-Blanche, est revenu à la position antérieure des États-Unis qui est le soutien au plan d’autonomie marocain comme option, et non comme la seule solution pour le Sahara occidental.
Les États-Unis réaffirment, se rangent à nouveau du côté marocain, avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
