Elles sont couturières, bijoutières ou pâtissières, et pourraient bien être les entrepreneuses du web de demain. En Algérie, l’artisanat représente un dixième des emplois, et de plus en plus d’artisanes s’initient au e-commerce pour optimiser leurs ventes.
Derrière cette évolution, le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, et une startup locale nommée The Annex DZ.
L’artisanat algérien, un secteur en or à numériser
Avec 10.3 % des emplois et 1.3 % du PIB national, l’artisanat algérien est un pilier économique, bien que la majorité des ventes se font encore en boutiques physiques.
Ce modèle, déjà fragile, a été sérieusement impacté lors de la pandémie du Covid-19, ce qui a porté un coup à des milliers d’artisanes indépendantes.
La solution pour ces femmes entrepreneuses serait de passer au digital : le e-commerce en Algérie pèse environ 1.5 milliard de dollars et est en pleine croissance, indique le site web du PNUD.
C’est dans cette optique que l’Accelerator Lab du PNUD, en collaboration avec le ministère de l’Artisanat, s’est associé à l’incubateur algérien The Annex DZ. L’objectif est de développer un programme sur mesure pour les femmes artisanes indépendantes : WomWork.
Ce programme a pour but de les former aux outils digitaux, allant du site web au marketing digital.
Le PNUD mise sur les femmes artisanes avec WomWork
Un pilote en deux sessions a déjà été lancé en 2023 à Aïn Defla et en 2024 à Chlef. Au total, 26 femmes artisanes se sont déplacées de 5 wilayas du centre (Aïn Defla, Chlef, Blida, Tipaza et Médéa) pour bénéficier de ce nouveau programme.
Couture, broderie, céramique, bijouterie, pâtisserie, cosmétiques, confection de meubles… Ces femmes travaillent dans diverses filières. Grâce à WomWork, elles sont désormais capables de vendre leurs créations bien au-delà de leur quartier.
Le programme leur apprend notamment à séduire la clientèle connectée, une démarche qui se fait en maîtrisant sa visibilité en ligne, son site web et les fondamentaux de l’entrepreneuriat.
Dompter les algorithmes et gérer une page professionnelle sur les différents réseaux sociaux est un défi majeur pour bon nombre d’artisanes, encore réticentes à passer au commerce en ligne.
À leur décharge, la plupart des transactions se font encore en espèces, bien que l’on observe une augmentation significative du nombre de cartes de paiements, 18 millions, selon l’UNPD.