À défaut de pouvoir acheter un véhicule neuf, en raison de leur rareté, les Algériens ont constamment le regard rivé sur l’évolution des prix sur le marché automobile de l’occasion.
Hélas, au niveau des nombreux marchés des voitures d’occasion en Algérie, les prix, qui étaient déjà exagérément élevés ces derniers mois, explosent de plus belle désormais, laissant plus d’un acheteur potentiel rentrer chez lui bredouille.
Au marché de voitures d’occasion de Tolga, dans la wilaya de Biskra, le propriétaire d’une Peugeot 406, année 2002, avec plus de 200.000 km au compteur, a reçu une offre de plus de 3 millions de dinars, soit l’équivalent de 12.000 euros, selon le taux de change au marché parallèle des devises en Algérie. Mais il n’a pas voulu vendre. Il veut plus pour céder sa berline qui n’est plus fabriquée par le constructeur français depuis 2004.
« On ne dirait pas qu’on parle d’un véhicule vieux de 22 ans », fait remarquer un internaute. « Avec un prix pareil, je peux changer de pays et il me restera de l’argent pour acheter ce même modèle à un tarif moins cher », estime un autre.
Source : Facebook
Voitures d’occasion en Algérie : des prix déraisonnables
Au niveau du même marché, la valeur d’une Dacia Logan de 2008, avec plus d’un demi-million de kilomètres au compteur, a été estimée à 1,75 million de dinars. Son propriétaire n’a visiblement pas voulu la lâcher, estimant que sa voiture mérite encore plus.
Au niveau du marché de Tiaret, un vieux Renault Scénic avec plus de 200.000 km au compteur a été vendu à deux millions de dinars. Même son propriétaire avoue que le marché « est beaucoup trop cher », estimant que son véhicule « ne devrait normalement pas dépasser les 1,2 million de dinars ».
@newsgathering شاهد.. « سينيك تاع الديوانة ماشي 200 ألف كلم.. بعتوا اليوم ب200 مليون ».. تابع ما قاله هذا المواطن من سوق ا#لسيارات ♬ الصوت الأصلي – عزالدين بضليس بن بكير
Au marché de Tidjelabine, dans la wilaya de Boumerdès, le 2 novembre dernier, une Volkswagen Polo année 2014, avec plus de 200.000 km au compteur, a été estimée à plus de 2,75 millions de dinars. Son propriétaire compte la vendre encore plus cher.
Marché des voitures d’occasion : « Les prix ont augmenté d’environ 500.000 dinars »
Ce sont les véhicules touristiques qui sont le plus demandés sur le marché de l’occasion en Algérie. Dans les réseaux sociaux, les internautes s’accordent à dire qu’une nouvelle flambée s’est emparée du marché ces derniers jours. « Les prix ont augmenté d’environ 50 millions de centimes (500.000 dinars) », estime un commentateur.
Sur le plus grand site des petites annonces en Algérie, Ouedkniss, les prix des véhicules d’occasion se sont fait pousser des ailes. Une 207 avec 5.000 km affichés au compteur est proposée à la vente à 3,8 millions de dinars.
Sur la même plateforme, une Kia Picanto de 2019, avec plus de 110.000 km au compteur, est proposée à la vente à un prix dépassant les 3,25 millions de dinars. Une Renault symbole de 2019, avec plus de 150.000 km au compteur, est estimée à plus de 3 millions de dinars. Ces véhicules sont vendus sans aucune garantie.
Prix des voitures d’occasion en Algérie : une forte demande et une offre quasi inexistante
Alors que l’importation des véhicules neufs semblait être relancée aux débuts de l’année 2023, notamment avec l’arrivée de la marque italienne Fiat, tout indique désormais que l’année 2024 va être une année blanche pour le secteur automobile.
Bien que tous les regards soient rivés vers lui, le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique n’a toujours pas statué sur le sort du quota des véhicules de l’année 2024 qui n’a toujours pas été accordé alors que l’année touche à sa fin.
Dans une réponse écrite à la question d’un député, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a dévoilé que la décision n’était pas exclusivement du ressort de son département, mais qu’elle dépendait aussi, et surtout, du feu vert du haut conseil de régulation des importations.
Ainsi, et à l’ombre d’une demande croissante et d’une offre fortement réduite, mis à part les quelques véhicules FIAT produits à Oran par la marque italienne, il est tout à fait normal que les prix des véhicules d’occasion, devenus la seule alternative des consommateurs algériens, flambent davantage.
En attendant que les choses rentrent dans l’ordre, ce qui risque de prendre beaucoup de temps, l’Algérien lambda a le choix entre des véhicules made in DZ quasi introuvables, un marché de l’occasion bouillonnant et l’achat d’une voiture de moins de 3 ans de l’étranger qui, au-delà de sa procédure éreintante, décourage vite vu le prix de l’euro qui ne cesse de grimper.
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