Les pluies et la neige qui se sont abattues en abondance ces derniers jours sur plusieurs régions d’Algérie ont permis à des barrages de se remplir, mais la menace de la sécheresse plane toujours, notamment sur le centre du pays.
Les images de montagnes et de villages couverts par un manteau blanc sont impressionnantes.
Après un mois de décembre particulièrement ensoleillé et chaud, les Algériens ont accueilli cette vague de froid avec enthousiasme. Certains ont pris leur voiture pour se rendre, malgré les dangers d’une telle aventure, dans les régions montagneuses afin de profiter de la neige qui s’est nettement raréfiée ces dernières années en Algérie qui est touchée de plein fouet par le réchauffement climatique.
Pour les services de l’hydraulique, il s’agit avant tout d’évaluer l’impact des récentes chutes de pluies et de neige sur la reconstitution des ressources hydriques du pays. Et si les récentes pluies sont les bienvenues, elles demeurent insuffisantes pour combler le déficit hydrique du pays, conséquence d’une sécheresse endémique qui dure depuis des années en Algérie.
Algérie : voici la situation hydrique après les récentes pluies
La directrice générale de l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT) a donné un bilan qui est loin d’être rassurant. À l’Est du pays, la région la plus arrosée ces derniers jours, six barrages sont remplis à 100 %, a précisé Nadia Ouchar dans un entretien à la Chaîne III de la Radio algérienne dimanche 19 janvier.
Elle a indiqué que le taux de remplissage des 81 barrages en exploitation en Algérie était de « 36 %, ce qui est l’équivalent d’un volume de 2,7 milliards de m3 ». Un taux en légère hausse par rapport à la même période de 2023 (35,4 %), selon la DG de l’ABT.
Par régions, c’est le Centre du pays qui reste le plus touché avec un taux de remplissage de seulement 17,06 % contre 55,44 % à l’Est et 44,7 % à l’Ouest du pays. Dans la vallée du Cheliff, la situation est critique, avec un taux de remplissage des barrages de seulement 11,17 %.
Dans la région Est de l’Algérie, le taux de remplissage est en baisse par rapport à la même période de 2023 où il était de 60 %, selon la même responsable.
Dans le Sud du pays, le barrage de Djorf Torba dans la wilaya de Béchar, qui a été rempli lors des pluies torrentielles de l’autonome dernier sur le Sahara algérien, affiche actuellement un taux de remplissage de 88 %, a précisé Mme Ouchar en indiquant que 90 % du territoire algérien est aride, ce qui favorise l’évaporation des eaux superficielles et de barrages. « Quand on dit aride, cela signifie des températures très élevées, presque toute l’année », a-t-elle dit.
La DG de l’ANBT a indiqué que 11 barrages seulement sur les 81 en service en Algérie sont touchés par le problème de l’envasement. Ces barrages sont en exploitation depuis 50 ans, a-t-elle précisé.
SUR LE MÊME SUJET :
Blé : des images inquiétantes de la sécheresse dans l’Ouest de l’Algérie