La déclaration du président américain Donald Trump reconnaissant la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental n’est pas « absolue » ni « fermée ». Elle a laissé « la porte ouverte pour le dialogue afin de parvenir à une solution qui contente les deux parties ».
Cette précision a été apportée par le haut conseiller du président Trump aux affaires arabes et africaines, Massad Boulos, quelques jours après la réaffirmation par Washington de son appui au plan d’autonomie marocain, comme « seule base » pour la résolution du conflit sahraoui.
Les États-Unis ont réitéré le 8 avril leur appui au plan d’autonomie marocain, à l’issue d’un entretien entre le secrétaire d’État Marco Rubio et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
L’Algérie a exprimé ses regrets suite à la réaffirmation de la position des États-Unis qui avaient reconnu en 2020 la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
Sahara occidental : les États-Unis veulent une solution acceptée par le Maroc et le Polisario
"L’Algérie regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale, et des résolutions du Conseil de sécurité (de l’ONU) de manière particulière », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé mercredi 9 avril.
Dans un entretien au média Al Arabiya, Massad Boulos a clarifié les choses concernant la position américaine, précisant que Washington veut une solution qui soit acceptable pour les deux parties au conflit.
Le conseiller de Trump a annoncé qu’il se rendra prochainement au Maroc et en Algérie. L’objet de sa tournée sera la question du Sahara occidental qui, a-t-il rappelé, est « en suspens depuis près de 50 ans ».
A propos de la dernière déclaration de Marco Rubio, Massad a souligné que le plus important est le fait que le secrétaire d’État a insisté sur « une solution rapide, qui soit acceptée des deux parties », le Maroc et le Front Polisario, et affirmé que « les États-Unis œuvrent dans ce sens ».
« Nous accordons un intérêt pour une solution définitive pour les Sahraouis. Il ne faut pas oublier qu’il y a près de 200 000 réfugiés sahraouis en Algérie. Nous sommes déterminés à trouver des solutions », a ajouté le conseiller de Donald Trump, soulignant que « l’Algérie est disposée à accepter toute solution qui serait acceptée par le Polisario ».
Quant à la déclaration de Trump, il est vrai qu’elle a reconnu la « souveraineté marocaine » mais, signale Massad Boulos,« elle a aussi évoqué clairement le dialogue pour parvenir à une solution acceptable pour toutes les parties ».
« Ce n’est pas une déclaration absolue de façon fermée. Elle a laissé la porte ouverte pour le dialogue afin de parvenir à une solution qui contente les deux parties », a-t-il clarifié.
Les États-Unis vont-ils tenter une médiation entre l’Algérie et le Maroc ?
L’Algérie ne se considère pas comme une partie du conflit et c’est à ce titre qu’elle a toujours refusé de prendre part à la formule des « tables rondes », appelant plutôt à des négociations directes entre les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le front Polisario.
L’Algérie considère, comme les Nations-Unies, que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation et que toute solution doit garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions du conseil de sécurité de l’ONU.
Interrogé s’il tentera une médiation pour rapprocher les points de vue de l’Algérie et du Maroc, le conseiller de Donald Trump a répondu que les États-Unis « souhaitent qu’il y ait les meilleures relations de voisinage et de fraternité entre l’Algérie et le Maroc, qui, comme nous le savons, ne sont pas dans leur meilleur état actuellement ».
« Ce sont, a-t-il poursuivi, deux pays amis. Il n’y a pas de doute que le Maroc est un pays allié et partenaire, mais nous souhaitons aussi avoir les meilleures relations avec l’Algérie, pas seulement entre l’Algérie et le Maroc. Nous allons travailler sur ce sujet. »
L’Algérie a rompu ses relations avec le Maroc en août 2021, après une série d’actes hostiles de la part du royaume.