L’Algérie multiplie les mesures pour lutter contre le marché noir des devises, avec l’ouverture de ses premiers bureaux de change.
Une mesure qui survient après les décisions de plafonner à 7.500 euros le montant en devises que les résidents et les non-résidents peuvent exporter par année civile, au lieu de la même somme par voyage, et d’augmenter considérablement l’allocation chômage.
Dans un premier temps, l’objectif est de réguler le marché noir des devises et de contrôler ses sources d’approvisionnement, pour éviter des opérations de blanchiment d’argent.
En octobre dernier, le groupe d’action financière (GAFI), le réseau international qui traque le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a ajouté l’Algérie à sa liste des juridictions placées « sous surveillance renforcée » où liste grise.
Pour les bureaux de change, le gouvernement a choisi de les implanter au port et à l’aéroport d’Alger, deux endroits d’où arrivent et sortent, l’essentiel des voyageurs en visite en Algérie ou qui partent à l’étranger.
Jeudi, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Benbahane s’est rendu à la gare maritime du port d’Alger où sont installés quatre bureaux de change.
Selon les explications fournies par l’Entreprise portuaire d’Alger, l’installation de ces bureaux de change entre dans le cadre de l’exécution de la décision du président de la République Abdelmadjid Tebboune d’augmenter l’allocation touristique pour les Algériens.
Algérie : les premiers bureaux de change installés à l’aéroport et au port d’Alger
Le 8 décembre, lors d’un Conseil des ministres, le président Tebboune a décidé de porter cette allocation à 750 euros par année pour les adultes, au lieu de l’équivalent en devises de 15.000 dinars (100 euros au taux actuel de l’euro). L’entrée en vigueur de cette hausse a été fixée au mois de janvier 2025, selon le communiqué du Conseil des ministres. Jusqu’à ce vendredi, les conditions de son octroi n’ont pas été fixées.
En plus du port d’Alger, quatre autres bureaux de change ont été installés au niveau du port d’Alger. Ils devraient entamer leur activité ce vendredi 31 janvier, selon le PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA) qui gère l’aéroport d’Alger.
L’Algérie se dote de ses premiers bureaux de change qui ont été ouverts aux niveaux du port et de l’aéroport d’Alger, et ce plus d’une année après la promulgation d’un nouveau règlement de la Banque d’Algérie fixant les conditions de l’ouverture.
L’installation de ces premiers bureaux de change est une mesure supplémentaire pour lutter contre le marché noir des devises qui a pris ces dernières années une ampleur considérable et où l’euro et le dollar ont atteints des records historiques.
Les voyageurs qui arrivent de l’étranger peuvent y échanger leurs devises contre des dinars en toute sécurité et ceux qui partent pour des voyages à l’étranger peuvent obtenir l’allocation touristique en monnaies étrangères, ce qui va réduire encore le recours au marché noir des devises.
Le 8 décembre, l’euro a atteint 262 dinars l’unité et le dollar était côté à 248 dinars sur le marché noir des devises en Algérie.
Ensuite, les deux monnaies ont baissé pendant 20 jours, avant de rebondir pour se stabiliser actuellement au-dessus de 255 dinars pour l’euro et 245 dinars pour le dollar, des niveaux extrêmement élevés. Au marché officiel, le dollar et l’euro se maintiennent respectivement à 135 dinars et 140 dinars l’unité.