Politique

Algérie : qui est Amar Abba, le nouveau conseiller diplomatique de Tebboune ?

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a nommé le diplomate Amar Abba comme conseiller chargé des affaires diplomatiques, selon un décret présidentiel consulté par TSA.

« M. Amar Abba est nommé conseiller auprès du président de la République, chargé des affaires diplomatiques », précise le décret signé le 17 avril dernier.

M. Abba est un diplomate au long parcours. Il a été ambassadeur d’Algérie à Londres et à Moscou. Né en 1948 à Tizi-Ouzou, Amar Abba est diplômé de l’École nationale d’administration (ENA) d’Alger. Après avoir pris sa retraite, il s’est mis à l’écriture.

Amar Abba, un diplomate au long parcours, rejoint la présidence de la République

En novembre 2002, il publie un livre sur la diplomatie algérienne depuis l’indépendance aux Editions Frantz Fanon. Dans « La politique étrangère de l’Algérie 1962-2022 », il raconte les accomplissements de la diplomatie algérienne depuis l’indépendance, les causes qu’elle a défendues ainsi que ses principes.

Dans ce livre où un diplomate algérien raconte la diplomatie de son pays, Amar Abba a essayé de décliner les axes stratégiques, les points forts, les problèmes, la manière dont la politique étrangère de l’Algérie a été « menée, les instruments utilisés. »

C’est ce qu’il disait dans un entretien à la Chaîne III de la Radio algérienne le 3 juillet 2023 sur l’objectif de son livre, durant lequel il a dévoilé sa vision de la diplomatie.

« L’Afrique aux Africains »

« Il y a une constance, mais une variation, et un effort constant de pragmatisme afin de rester fidèles aux idéaux de la Révolution algérienne et de tenir compte de plus en plus de l’intérêt national et des réalités qui nous entourent », a-t-il expliqué, en soulignant que la « médiation » est l’un des instruments les plus connus de la diplomatie algérienne.

L’ancien ambassadeur d’Algérie à Moscou tient à souligner la différence entre la politique étrangère et la diplomatie. « La politique étrangère est l’ensemble des idées et des actions mises en œuvre par un pays pour défendre ses intérêts nationaux. La diplomatie est le principal instrument de la politique étrangère », développe-t-il.

Dans un contexte marqué par des bouleversements géostratégiques dans le monde et des tensions avec les pays du Sahel ainsi qu’avec la France.

« La diaspora peut faire partie du soft power de l’Algérie »

Il a rappelé l’apport de l’Algérie à l’Afrique. « La politique africaine est un axe important de notre politique étrangère depuis 1962. Nous avons apporté notre soutien aux mouvements de libération pour parachever la libération de l’Afrique, aider à son développement économique », a-t-il dit, en soulignant que le continent africain est entré dans une nouvelle phase de construction.

« L’Afrique aux Africains », un slogan de Massinissa qui date de -200 avant-JC qui est d’actualité aujourd’hui », a rappelé Amar Abba qui estime que la « diaspora algérienne pourrait faire partie du soft power de l’Algérie ». « Ce n’est pas tous les pays qui ont une diaspora aussi importante et dynamique », disait-il.

Lounis Aït Menguellet vu par un diplomate

Diplomate au long parcours, Amar Abba s’intéresse aussi à la musique. En 2021, il s’intéresse au monstre sacré de la chanson kabyle et algérienne Lounis Aït Menguellet.

Il publie « INIG Voyage dans l’œuvre poétique de Lounis Aït Menguellet » chez Frantz Fanon. Il apporte le regard d’un diplomate chevronné sur l’œuvre colossale du Georges Brassens algérien.

Mais Amar Abba a précisé lors de la parution de son livre que son objectif n’est pas de disséquer l’intégralité de l’œuvre de ce poète, mais de « permettre au lecteur de se promener, de s’arrêter à certains endroits, plus qu’à d’autres, de découvrir et d’apprécier chaque halte avec ses charmes et parfois ses secrets, de s’étonner, de s’émerveiller et de s’enrichir », comme l’a rapporté El Moudjahid.

« C’est un diplomate professionnel avec un long parcours, près de 50 ans. Il a une maîtrise des relations internationales et une expertise reconnue des organisations internationales. Ayant servi comme ambassadeur en Russie et au Royaume-Uni, deux membres permanents du Conseil de sécurité. Deux postes de premier plan. Cela lui donne les moyens d’une lettre avisée de l’actualité internationale », explique un spécialiste des relations internationales.

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