L’Algérie est souvent présentée comme un fournisseur important et fiable d’énergie (gaz et pétrole) à l’Union européenne, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022 et la décision du vieux continent de s’affranchir progressivement des hydrocarbures russes.
Mais quelle est la part précise du pétrole et du gaz algériens dans cet important marché ? La réponse est contenue dans les dernières données de l’Office des statistiques de l’UE, Eurostat, divulguées le 21 mars.
En 2024, les 27 États de l’Union européenne ont importé 720,4 millions de tonnes de produits énergétiques, pour une valeur totale de 375,9 milliards d’euros, indique Eurostat. Les importations ont baissé tant en valeur (-16,2%) qu’en volume (-7,1%) par rapport à 2023, fait savoir la même source.
Dans le détail, les importations de pétrole de l’UE ont reculé de 4,7% en valeur et de 2,4% en volume.
S’agissant du gaz, Eurostat fait état d’une forte baisse des importations de gaz liquéfié (-39,1 % en valeur et -15,1 % en volume). Toujours par rapport à 2023, la même tendance est observée pour le gaz naturel à l’état gazeux, dont les importations ont chuté de 30,2 % en valeur et de 4,4 % en volume.
L’Algérie 3e fournisseur de l’Europe en GNL, 2e en gaz naturel
C’est ce segment du gaz naturel à l’état gazeux (transporté par gazoducs) qui intéresse le plus l’Algérie qui fournit d’importantes quantités à l’Espagne et à l’Italie avec lesquelles elle est reliée par des gazoducs, le Medgaz et le Galsi.
La disparité entre les baisses en valeur et en volume s’explique par le recul des cours mondiaux tant du pétrole que du gaz en 2024 par rapport à 2023.
Les principaux fournisseurs de l’Union européenne en produits énergétiques en 2024 étaient les États-Unis, la Russie, l’Algérie, la Norvège et le Kazakhstan.
S’agissant du pétrole, le top 3 est constitué des États-Unis (16,1 %), de la Norvège (13,5 %) et du Kazakhstan (11,5 %).
Si l’Algérie ne figure pas parmi les plus gros fournisseurs de pétrole à l’Europe, elle est en revanche un important fournisseur de gaz, tant naturel que liquéfié, pour cet espace.
Avec 10,7%, l’Algérie est le troisième fournisseur de GNL (gaz naturel liquéfié) à l’UE, loin derrière les États-Unis (45,3 %) et la Russie (17,5 %).
Concernant le gaz acheminé par gazoducs, l’Algérie occupe la deuxième place des fournisseurs de l’Union européenne avec une part de 19,3%, derrière la Norvège (45,6 %) et devant la Russie (16,6 %).
