L’Algérie est devenue un immense chantier ferroviaire. Le pays a entrepris de faire parvenir le chemin de fer jusqu’à son extrême-sud, à Adrar et Tamanrasset, et jusqu’aux frontières avec le Mali et le Niger.
De grandes lignes minières sont aussi en chantier, à l’est pour acheminer le phosphate de Tébessa au port d’Annaba, et au sud-ouest où le train transportera le minerai de fer Gara -Djebilet (Tindouf) jusqu’à Béchar et Oran.
Le maître d’ouvrage de tous ces projets, l’Agence nationale d’études de suivi des investissements ferroviaires (Anesrif), a partagé des scènes sur les chantiers de deux tronçons des lignes de Tébessa et de Gara Djebilet.
Les méthodes utilisées sont tout simplement impressionnantes. C’est la première fois qu’elles sont utilisées en Algérie et elles permettront de livrer toutes les lignes, malgré leur longueur, dans les délais impartis.
Des projets ferroviaires impressionnants en chantier en Algérie
La ligne Béchar-Tindouf est longue de 950 kilomètres. Avec les méthodes « normales », poser une telle quantité de rails, de surcroît en milieu désertique et dans des conditions climatiques extrêmes, nécessite de nombreuses années.
Mais le groupe chinois CRCC en charge des travaux avec des partenaires algériens, a introduit une gigantesque machine. Il s’agit d’un « train » qui pose les traverses et les rails en même temps avant de rouler lui-même dessus immédiatement après.
Mais comment est-ce possible du moment que le rail n’est pas encore posé ? La machine est montrée par l’Anesrif à l’œuvre sur le tronçon Tindouf-Gara Djebilet, long de 135 kilomètres.
Algérie : quand les Chinois posent 3 km de rail par jour dans le désert
Les traverses utilisées sont adaptées au milieu désertique et la nature minière du rail, donc capables de supporter les conditions météorologiques extrêmes et un grand poids.
Les rails, des barres de 18 mètres, sont assemblés sur place dans un atelier de soudage dédié, pour former des lignes de 500 mètres.
Les traverses et les rails sont placés dans le train qui les place alors avec précision à un rythme très accéléré. Les ouvriers n’ont plus qu’à fixer manuellement les rails.
Le rythme de réalisation avec cette méthode est de 3 kilomètres par jour, révèle le chef du projet. Plus de 40 kilomètres sur 135 sont déjà posés sur ce tronçon, précise-t-il. C’est la première fois que cet engin est utilisé dans un chantier ferroviaire en Algérie et en Afrique.
A l’autre extrémité du pays, des équipes s’attellent à réaliser un ouvrage d’art sur le tronçon Annaba-Bouchegouf de la ligne minière Tébessa-Annaba. Il s’agit d’un grand pont sur l’oued Seybouse.
Le chantier a avancé est en est à la pose des poutres en béton armé. Celles-ci sont fabriquées dans un atelier sur place.
Dans une autre vidéo, l’Anesrif a montré les travaux de terrassement d’un tronçon de 5 kilomètres destiné à contourner la ville de Dréan, dans la wilaya d’El Tarf. Là aussi des techniques innovantes ont été utilisées à cause de la spécificité de l’endroit, une zone inondable.