Alliance assurances se porte bien. La compagnie privée a dévoilé, ce dimanche 25 juin, des résultats financiers positifs pour l’exercice 2022 et annonce la distribution d’un dividende de 35 dinars par action. Alliance assurances est le seul assureur algérien coté à la Bourse d’Alger.

En 2022, le chiffre d’affaires d’Alliance assurances a bondi de 13% par rapport à 2021, pour atteindre 5,448 milliards de dinars contre 4,823 milliards de dinars l’année d’avant. Cette progression est largement supérieure à celle du marché « dommages » qui a affiché une croissance de 4.7 % en 2022, pointe Alliance assurances qui cite les prévisions du CNA (Conseil national des assurances).

La compagnie privée fondée par Hassan Khelifati a vu son bénéfice net croître en 2022 pour atteindre 567 millions de dinars contre 502 millions de dinars en 2021.

« Ce résultat aurait pu être meilleur sauf que la compagnie a subi un fait fiscal hors de sa volonté et de celle de son management », indique Alliance assurances qui dit avoir subi un redressement fiscal « inattendu » et « exceptionnel » qui a « altéré » le résultat de l’année 2022.

Alliance assurances explique avoir été notifiée, au début de l’année 2022, par les services fiscaux d’un redressement d’IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) d’un montant qui avoisine les 90 millions de dinars sur les exercices 2019/2020.

« Le motif de ce redressement a été motivé par la perte de bénéfice d’un abattement de l’IBS sur la part du capital coté en bourse. Cet avantage fiscal, pour encourager les opérations en bourse et les porteurs d’actions en plus de l’exonération de l’IRG sur la plus-value sur les transactions, était consenti par les pouvoirs publics. Cet avantage, accordé par le législateur dans le cadre de la loi des finances, est renouvelé chaque 5 ans, mais pour les exercices 2019/2020, il n’a pas été reconduit, et ce, malgré la promesse d’y remédier », détaille Alliance assurances.

La compagnie privée affirme que ses « efforts auprès des autorités concernées et des structures centrales habilitées du ministère des Finances n’ont pas abouti au début de l’exercice 2023 ».

En dépit de ce redressement fiscal, Alliance assurances a décidé de distribuer un dividende de 35 dinars par action au titre de l’exercice 2022 (le même dividende a été arrêté en 2021). « Cela qui vaut une rentabilité nette d’environ 8 % par action, selon le cours de la bourse d’Alger, fixant la valeur de l’action d’Alliance Assurances à 447 DA », ajoute le communiqué.

Alliance assurances réclame la révision de la RC automobile

L’Assemblée générale d’Alliance dit souhaiter la mise en place d’une autorité indépendante de surveillance du marché des assurances placée sous l’égide du Premier ministre en tant qu’« autorité et non comme une agence afin de lui conférer tout le pouvoir nécessaire et l’indépendance d’agir avec célérité, impartialité et efficacité pour redresser et développer un secteur aussi important pour l’économie du pays. »

Elle appelle à « bannir les pratiques de discrimination et de concurrence déloyale toujours en pratique malgré un discours officiel et des directives claires des plus hautes autorités politiques ».

Alliances assurances indique que la « mise en marche de la plateforme « e-recours » pour le règlement de sinistres inter compagnies a mis à jour le déséquilibre abyssal entre le tarif RC automobile et la sinistralité de cette branche. »

La compagnie évoque des « risques majeurs encourus sur l’asphyxie financière du secteur des assurances si aucune mesure concrète de révision conséquente des tarifs RC automobile n’est prise dans les brefs délais afin de corriger les distorsions accumulées sur deux décennies de déséquilibre et qui est mis à jour suite à la digitalisation des opérations et l’accélération de la transparence dans le secteur. »

Pour illustrer le danger que représente la branche auto aux assureurs algériens, Alliance assurances indique que « selon les données provisoires collectées et non-officielles, le rapport sinistre/prime pour la branche RC automobile est évalué de 1 à 8, voire 10. Le secteur encaisse 1 dinar et décaisse jusqu’à 8, voire 10 dinars en sinistre, ce qui est intenable même à court terme. »

Alliances assurances explique que le tarif RC automobile en Algérie est considéré comme « l’un des plus faibles au monde ». Ce tarif ne « reflète nullement l’état de sinistralité du marché et qui freine gravement l’évolution du secteur avec une injustice entre les assurés, car le tarif moyen est le même pour toutes les voitures quelles que soient la cylindrée et la valeur avec les mêmes droits à l’indemnisation en cas de sinistre non-responsable, ce que beaucoup d’acteurs considèrent comme injuste. »

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