Alors que les voyageurs algériens attendent l’entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique de 750 euros, les spéculations vont bon train sur les modalités et les conditions d’octroi ainsi que sur ce qu’elle va coûter à l’État.

Un autre élément est venu brouiller les pistes et susciter d’autres interrogations : le lieu de sa remise aux bénéficiaires.

Cette question est posée depuis l’annonce jeudi 30 janvier de l’installation de quatre bureaux de change à la gare maritime du port d’Alger et de quatre autres au niveau de l’aérogare de l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger.

Les patrons de l’Entreprise portuaire d’Alger (EPAL) et de l’aéroport Houari Boumediene ont expliqué que l’installation de ces bureaux de change, les premiers du genre en Algérie, a été faite dans le cadre de l’application de la décision prise par le 8 décembre dernier par le président de la République d’augmenter l’allocation touristique à 750 euros, contre l’équivalent en devises de 15.000 dinars.

Cette nouvelle allocation devait entrer en vigueur en janvier 2025, mais les conditions et les modalités de son octroi n’ont pas encore été définies par la Banque d’Algérie. Le député Zoheir Nasri a expliqué sur Facebook qu’elle sera octroyée en deux étapes.

La première est de se présenter au niveau de la succursale de la Banque d’Algérie de sa wilaya de résidence muni du passeport, l’assurance-voyage, du billet et de l’équivalent en dinars de 750 euros pour les adultes (300 euros pour les enfants).

La Banque d’Algérie va délivrer au bénéficiaire un récépissé avec lequel il récupèrera les devises le jour de son voyage au niveau de l’aéroport ou du port, après avoir effectué l’enregistrement et les contrôles de police et de douane.  Ce chemin risque de rallonger davantage la durée du voyage des Algériens, notamment durant les périodes de pointe dans les ports et les aéroports du pays.

Nouvelle allocation touristique en Algérie : l’incertitude plane

Ce processus semble exclure les voyageurs qui partent en Tunisie, qui représentent le plus gros contingent des touristes algériens qui passent leurs vacances à l’étranger. On ne sait pas aussi si des bureaux de change vont être installés dans tous les postes frontaliers du pays (terrestres, aériens et portuaires).

Le même député, qui ne semble pas convaincu par cette méthode, a fait d’autres propositions pour l’octroi de l’allocation touristique qui est actuellement servie dans ses banques.

Il a dit à Echourouk avoir proposé de verser le montant de l’allocation touristique directement dans les comptes en devises des bénéficiaires afin de faciliter son octroi, afin d’éviter les files d’attente dans les ports et les aéroports du pays. Les bénéficiaires pourront ensuite utiliser cet argent avec leurs cartes bancaires Visa et Mastercard.

« L’octroi de la nouvelle allocation touristique se fera avec une instruction de la Banque d’Algérie qui va définir les modalités et les conditions d’application de la décision du président de la République », a précisé, au même média, le député Abdelkader Beriche.

« Cette instruction va définir les conditions strictes pour l’octroi de l’allocation touristique pour qu’elle ne devienne pas un élément de spéculation », a-t-il dit. Ce député a estimé que la nouvelle allocation touristique, de 750 euros par adulte et par an, va coûter annuellement entre « 5 et 7 milliards de dollars à l’État ».

« C’est un montant très élevé », a ajouté l’élu qui a insisté sur la nécessité d’ouvrir un plus grand nombre de bureaux de change partout dans le pays et au niveau des frontières terrestres.

Pour la date de son entrée en vigueur, aucun dirigeant, ni député ne s’est avancé. Le PDG de l’aéroport d’Alger s’est exprimé ce lundi sur le sujet, mais il a dit ignorer la date de l’entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique, tout en confirmant qu’elle sera servie dans les bureaux de change installés au niveau de l’aérogare.