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Après 40 ans en France, la préfecture refuse de renouveler son titre de séjour

Après 40 ans en France, la préfecture refuse de renouveler son titre de séjour

Par hcast / Adobe Stock
Préfecture

Le durcissement de la politique migratoire en France est si important que même les étrangers qui sont installés dans le pays depuis de nombreuses années, avec des papiers en règle et sans histoires, ne sont plus à l’abri d’une expulsion.

Arrivé en France en 1984, Bob fait partie de ces étrangers infortunés. Après 40 ans de présence en France, il se retrouve privé de son titre de séjour, et sous le coup d’une OQTF.

Titre de séjour : « Vos enfants sont majeurs, ils n’ont plus besoin de vous »

Après son arrivée en France, Bob, de nationalité congolaise, a eu trois enfants, en 1988, 1991 et 1993. Le sans-papier parvient alors à décrocher un premier titre de séjour de dix ans en 1994. Il le renouvelle une fois en 2004. Entre 2015 et 2020, il décroche un permis de séjour portant la mention « vie privée et familiale », étant père d’enfants français.

Les problèmes commencent cependant pour Bob quand il tente de renouveler son dernier titre de séjour en 2020. La procédure, qui s’est éternisée jusqu’à 2021, s’est débouché sur un refus de la demande au motif que « les enfants de Bob n’ont plus besoin de lui ».

« Ils m’ont dit ‘Monsieur, on ne peut pas vous renouveler’. J’ai répondu ‘Mais pourquoi ? Je suis parent d’enfants français’. C’est là qu’ils m’ont dit ‘non, vos enfants sont majeurs, ils n’ont plus besoin de vous’ », relate Bob à l’association CIMADE.

« Je ne suis ni expulsable, ni régularisable »

Peu après ce refus, Bob reçoit son OQTF. La galère ne faisait toutefois que commencer, vu que le sans-papiers va être arrêté par la police et conduit dans le centre de rétention de Mesnil-Amelot. Bob y restera deux mois.

À sa sortie du CRA, fin 2021, il saisit la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le tribunal suspend son OQTF pour motifs médicaux et Bob se retrouve alors sauvé de l’expulsion, mais dans l’impossibilité de régulariser sa situation.

« Je ne suis ni expulsable, ni régularisable », déplore le sans-papier qui dit attendre de trouver une solution à son problème. Selon Mélanie Louis, militante à la CIMADE, Bob est loin d’être un cas isolé.

La militante dénonce au passage la politique d’éloignement adoptée par la France suite à la nouvelle loi immigration qui a légalisé la délivrance d’OQTF à huit catégories d’étrangers qui étaient  protégés auparavant, dont notamment les parents d’enfants français et les personnes vivant en France depuis plus de 20 ans.

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