Jeudi 20 mars, l’influenceur algérien Doualemn a été arrêté au domicile de sa fille à Montpellier, en vue d’une nouvelle tentative d’expulsion vers l’Algérie. Consternée par cette arrestation spectaculaire, sa fille sort de son silence et dénonce l’acharnement des autorités françaises contre son père.
Selon l’un des avocats de Boualem Naman, les autorités ont déployé des moyens démesurés pour son arrestation : 30 policiers, un jet privé pour le transporter à Paris…Ce qui témoigne d’une instrumentalisation claire et nette de cette affaire par le département de l’Intérieur.
La fille de Doualemn dénonce « l’acharnement » des autorités françaises
« On voit là qu’il y a un déploiement de force qui est en totale disproportion avec la peine qui lui a été infligée par le tribunal de Montpellier (5 mois de prison avec sursis). C’est quelque part l’objectif suivi par le ministre de l’Intérieur », a-t-il souligné.
Pour une simple arrestation, les policiers se sont présentés à son domicile, à celui de sa fille, mais aussi au domicile de sa compagne et de son ex-compagne, selon la même source.
Devant être transféré dans un centre de rétention administrative à Paris, Doualemn a été transporté à bord d’un jet privé spécialement affrété pour lui. « On n’est même plus dans la disproportion, on est dans l’exagération, quelque chose d’exceptionnel, mais aussi de stupéfiant », a commenté son avocat.
Sa fille, consternée par cette nouvelle arrestation, mais aussi par l’instrumentalisation de l’affaire par le ministre Bruno Retailleau, est sortie de son silence et a livré son témoignage vendredi 21 mars auprès de BFMTV.
Elle qualifie ce qui se passe avec son père, qui était hébergé chez elle au moment de son interpellation, « d’injustice », estimant que cet « acharnement » dont il est victime est lié à la crise diplomatique entre la France et l’Algérie.
« On joue avec la vie d’un homme qui a déjà tout perdu »
« J’entends parler de Retailleau, de bras de fer, de Boualem Sansal, mais je n’ai pas une fois entendu parler de l’homme que c’est », a déclaré la fille de l’influenceur algérien, tout en espérant que le ministre de l’intérieur soit mis en courant de son témoignage.
« Aujourd’hui, on joue avec la vie d’un homme qui a déjà tout perdu. Il a perdu son travail, il a perdu sa dignité », déplore-t-elle. Pour elle, son père « est un homme qu’on pointe du doigt, qu’on a affiché impunément sans mettre en avant la présomption d’innocence, bien avant qu’il soit jugé ».
Le processus administratif accéléré pour l’expulsion de Boualem Naman inquiète aussi ses avocats, qui craignent qu’il soit mis dans le premier vol vers Alger sans lui permettre d’user des voies de recours possibles et envisageables.
L’obtention d’un laissez-passer consulaire pour son expulsion vers l’Algérie n’est pas assurée, vu le contexte des tensions entre les deux pays, l’Algérie ayant déjà posé ses conditions pour accepter les expulsions vers son territoire.
