La Laiterie Soummam poursuit son développement avec l’acquisition d’une nouvelle ferme à Zaarouia (Souk-Ahras), l’un des plus grands bassins laitiers d’Algérie. Une stratégie déployée qui vise à assurer l’approvisionnement en lait de son unité d’Akbou spécialisée en produits laitiers. Des produits dont la demande explose en Algérie.
Cette nouvelle ferme devrait contribuer à améliorer le taux d’intégration en produits frais de la laiterie. En 2022, lors de la Foire de la production nationale, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, avait encouragé la Laiterie Soummam à utiliser plus de lait frais en remplacement de la poudre de lait importée.
Avec ses pâturages verts, le paysage autour des bâtiments de la nouvelle ferme évoque les cantons suisses. En ce mois de mars à Zaarouia, les vaches pâturent dans des prés à une herbe abondante.
La région de Souk-Ahras possède de grandes potentialités en matière d’élevage en Algérie. Elle fait partie des wilayas où ont été installés des Groupes d’appui aux éleveurs (Gapel).
Ils ont été initiés en 2014 par Bretagne International, un consortium d’entreprises bretonnes dans le cadre du projet Alban, un des rares partenariats agricoles algéro-français.
Laiterie Soummam, le lait un produit vital
La Laiterie Soummam revendique être « la plus grande ferme d’Algérie » avec ses 7 000 éleveurs sous contrat. Un partenariat qui regroupe 72.500 vaches dont « 16 000 vaches financées à 100 % » par la laiterie. L’entreprise revendique également la collecte quotidienne de 860 000 litres de lait par ses 40 centres régionaux. Elle produit ainsi 183 références distribuées sur l’ensemble du territoire national.
Pour l’entreprise, l’approvisionnement en lait est vital pour réduire sa dépendance vis-à-vis du lait en poudre importé, aussi sa stratégie vise au développement de ses propres fermes.
Au nombre de 7, elles permettent de sécuriser l’accès à la matière première. Si le lait des éleveurs sous contrat assure la plus grande partie de l’approvisionnement, les livraisons fluctuent dans le temps.
Elles sont élevées au printemps puis décroissent en été. Un phénomène accru par le manque de fourrages, ce qui oblige les exploitations à faire des achats. Une stratégie qui les fragilise en cas d’année sèche et conduit à une décapitalisation. Des vaches sont alors conduites vers l’abattoir.
La ferme Soummam de Zaarouia échappe à ce risque. Elle dispose de suffisamment de fourrages. Une vidéo de l’entreprise montre à proximité des bâtiments d’élevage une réserve de balles rondes enrubannés. Celles-ci proviennent en partie de la concession agricole de 2 000 hectares dont a bénéficié la laiterie dans la wilaya de Ouargla.
Des techniques modernes
Des fourrages directement distribués aux vaches grâce à une remorque spécialisée : un « bol mélangeur à vis verticales ». Ce type d’engin permet de mélanger entre eux les fourrages, aliments concentrés et sels minéraux qui composent la ration. Un seul passage dans l’allée centrale de l’étable suffit pour que les aliments soient distribués.
Aux côtés de vaches de race Holstein, d’autres animaux de race Fleckvieh sont présentes dans l’étable. Une race suisse mixte, bonne laitière avec un lait particulièrement riche en matières grasses mais également une race réputée comme bonne productrice de viande. Autre atout : son adaptation aux zones de montagne.
Des signes témoignent du niveau technique de l’exploitation. La centaine d’animaux présents sont identifiés par une boucle à l’oreille, ce qui permet de repérer les meilleures productrices et d’initier une sélection génétique.
La présence d’un cornadis, cette barrière métallique devant l’auge, assure à chaque animal une place. À terme, ce sont 250 vaches qui devraient être accueillies dans la ferme.
Un représentant de la laiterie commente : « Ce sont nos fermes, des fermes modèles avec une technologie moderne. Et nous offrons tous les moyens pour que les agriculteurs de ces régions produisent de la même façon ».
Aujourd’hui avec la laiterie Soummam ou celle du Hodna, l’élevage laitier en Algérie se décline sous diverses formes : exploitations familiales intensives, exploitations de taille intermédiaires, fermes appartenant à des laiteries et mégaprojet du type Baladna dans le Sahara.