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Badi Lalla, la diva de la chanson targuie, nous quitte

Badi Lalla, la diva de la chanson targuie et du blues Touareg, a rendu l’âme ce lundi 21 avril, à Tizi-Ouzou, des suites d’une longue maladie, a annoncé le ministère de la Culture et des Arts dans un communiqué.

Badi Lalla Bent-Salem, de son vrai nom, était hospitalisée au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou depuis le 11 avril. Âgée de 88 ans, elle avait été admise au service de chirurgie générale et de viscérale.

La dépouille mortelle de la défunte sera transférée de l’hôpital de Tizi-Ouzou vers Tamanrasset, sa ville natale, où elle devra être inhumée.

La reine du Tindi tire sa révérence à l’âge de 88 ans

Badi Lalla, une figure emblématique de la musique touareg, a voué sa vie à la préservation du legs artistique séculaire targui à travers ses nombreux voyages pour vulgariser le genre Tindi sur les scènes et manifestations culturelles et artistiques nationales et à l’étranger.

Partout où elle s’est produite, la native de Tamanrasset (In Guezzam) était toujours vêtue de Tisseghnest, l’habit traditionnel de la femme targuie, reflétant ainsi son profond attachement à ses origines.

Sa musique continue d’être un véritable pont entre les générations, mêlant avec finesse tradition et modernité. Elle a su apporter beaucoup de modernité au genre baptisé Tindi, du nom du tambour qui l’accompagne.

Malgré les sonorités de guitare électrique, de basse et des accents de blues qu’elle ajoutait à ce style ancestral, sa musique est souvent perçue comme un retour aux sources, et surtout un véritable hommage à la poésie féminine.

Ce mélange de styles plus que réussi est agrémenté par la voix puissante et l’interprétation empreinte d’émotion de l’icône de la chanson targuie, qui lorsqu’elle chantait, donnait l’impression que c’est le désert qui parle.

« Badi Lalla est l’un des plus grands symboles de la musique targuie »

Badi Lalla avait été initiée à la musique à l’âge de dix ans sous l’influence de sa maman Lansari Bakka. Pour les textes qu’elle exécutait de sa voix suave et enchanteresse, elle les puisait généralement de la poésie ancestrale targuie.

« Badi Lalla est l’un des plus grands symboles de la musique targuie, en fusionnant le Tindi traditionnel et moderne, pour devenir l’ambassadrice de cette forme d’art sur la scène internationale », a écrit le ministère de la Culture dans le communiqué.

La reine du Tindi a « apporté de nombreuses contributions qui ont aidé à la mise en valeur de l’héritage targui et a voyagé à travers l’Europe pour se produire avec les membres du groupe Tinariwen et des musiciens touaregs », ajoute la même source.

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