Rien n’est plus décourageant pour les étrangers installés en France que de recevoir une OQTF alors qu’ils font l’effort de s’intégrer dans la société, d’apprendre la langue et de chercher un travail.
C’est ce qui est arrivé à Nacer Zouali, un ressortissant tunisien âgé de 22 ans, arrivé en France en tant que mineur en 2017. Bien qu’il soit bien intégré dans la société française, il se trouve sous une OQTF depuis 2022, rapporte le journal français Le Télégramme.
Il arrête ses études et sa préfecture le met sous OQTF
En 2013, ce ressortissant tunisien a été d’abord pris en charge par un foyer pour mineurs à Morlaix. Par la suite, il obtient un CAP logistique et transport à Carhaix puis tente de passer un BAC professionnel, mais il abandonne sa scolarité.
« Je me suis rendu compte que je n’avais pas le niveau », confie ce jeune tunisien qui a perdu son titre de séjour étudiant et qui a écopé d’une OQTF après avoir mis fin à ses études. Le jeune homme était pourtant bien lancé dans la vie associative et culturelle en France.
En effet, parallèlement à ses études, Nacer faisait du bénévolat. Il fait savoir qu’il a participé aux Vieilles Charrues, puis qu’il a fait plusieurs autres festivals. Hélas cela ne lui a pas suffit pour décrocher un titre de séjour.
Nacer a formulé trois recours auprès du tribunal administratif mais il a essuyé trois échecs. Il dit n’a pas voulu tenter sa chance une quatrième fois de peur « d’énerver le tribunal » et de se voir expulsé « plus rapidement ».
Après l’avoir mis sous OQTF, sa préfecture s’attend à ce qu’il trouve un travail
Le ressortissant tunisien tente ainsi de remplir les conditions demandées par la préfecture, soit trouver un travail ou décrocher une promesse d’embauche. Ceci dit, accomplir ces exigences en étant sous OQTF « est compliqué ».
Mais Nacer s’accroche et ne perd pas espoir. Il a notamment contacté son supérieur des Vieilles charrues qui a produit une attestation promettant de le former en cuisine et de lui trouver travail et logement.
Hélas, « ça n‘a rien donné, regrette-il. Je pense que c’est parce que la préfecture en charge de mon dossier est dans les Côtes-d’Armor et que Rennes est donc dans le mauvais département », estime le sans-papiers tunisien.
« J’aimerais rester en Bretagne et j’ai déjà appris le breton »
Nacer, qui affiche sa volonté de « rester en Bretagne » et qui a déjà « appris le breton », loge actuellement chez l’habitant, à Plestin-les-Grèves, en attendant de trouver un travail et de décrocher un titre de séjour.
Le jeune tunisien, entré dans le bain de la vie associative et culturelle en France, est notamment soutenu par différents festivals en France, comme les Vieilles Charrues, le Motocultor, le Tomahawk, ou encore Bout du monde, qui ont signé une tribune le 4 février dernier appelant à régulariser Nacer.
« C’est un jeune méritant, quelqu’un de très fiable qui n’a jamais posé de problème », avait d’ailleur assuré Éric Ghiringhelli, éducateur spécialisé au Télégramme.