L’Algérie continue sur sa lancée de préservation et de mise en valeur de son patrimoine culturel immatériel avec un nouvel élément en lice pour une reconnaissance internationale.
Le 31 mars 2024, le ministère algérien de la Culture et des Arts a officiellement soumis à l’UNESCO un dossier pour inscrire sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité « l’art de l’ornementation avec des bijoux en argent émaillé de l’habit féminin de la région de Kabylie : fabrication, conception et port ».
Cette nouvelle initiative s’inscrit dans une stratégie nationale d’ « efforts constants de l’Etat algérien visant à protéger et à valoriser son patrimoine culturel matériel et immatériel », indique un communiqué du ministère publié mercredi 2 avril.
Vers la reconnaissance d’un savoir-faire kabyle ancestral
L’art des bijoux en argent émaillé en Kabylie est une tradition indissociable de l’histoire de l’Algérie. Ces joyaux fabriqués à la main se distinguent par une technique d’émaillage sans égal et des motifs géométriques colorés.
Élément incontournable de la tenue traditionnelle féminine en Kabylie -qu’on appelle « robe kabyle »-, les bijoux en argent émaillé sont portés tant au quotidien que lors des fêtes et cérémonies.
C’est en vue de préserver cette identité culturelle berbère propre à l’Algérie que le pays œuvre en quête d’une nouvelle reconnaissance internationale.
Présidée par le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, la cérémonie officielle de soumission du dossier s’est tenue lundi 31 mars au Centre national des recherches en préhistoire, anthropologie et histoire (CNRPAH), à Alger, en coordination avec le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, selon l’agence APS.
L’envoi du dossier électronique s’est fait suivant les procédures en vigueur de l’UNESCO, qui permet aux pays de ne soumettre qu’un dossier annuel pour le classement d’un élément du patrimoine immatériel.
La décision finale sera annoncée lors d’une session officielle prévue en fin d’année.
Un travail collaboratif pour un dossier solide
Le dossier soumis à l’UNESCO est le fruit d’un travail collectif de grande envergure regroupant les directions de la Culture et des arts, des musées et établissements culturels, des chercheurs universitaires, des associations de la société civile, ainsi que des artistes, des artisans et des ateliers de confection de bijoux traditionnels.
Il s’inscrit dans la dynamique engagée par l’État algérien pour inscrire ses divers éléments culturels au patrimoine mondial. À ce jour, huit éléments nationaux ont été classés au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la dernière en date étant le « costume festif féminin de l’Est algérien », reconnu par l’UNESCO fin 2024.
Cinq autres éléments patrimoniaux en collaboration avec des pays arabes et africains ont été classés par le passé, ce qui place l’Algérie en leader « en matière d’inscription du patrimoine culturel vivant », et le pays ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
D’autres traditions font l’objet de nouveaux dossiers d’inscription, à l’instar des genres musicaux traditionnels algériens, et des costumes traditionnels masculins et féminins des régions du Centre et du Grand Sud.
D’après l’APS, ces dossiers sont en cours de recensement et de préparation, en vue de leur dépôt lors des prochaines sessions du Comité intergouvernemental du patrimoine immatériel de l’humanité.