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Blé : la Russie met l’Algérie dans une liste restreinte d’acheteurs

Blé : la Russie met l’Algérie dans une liste restreinte d’acheteurs

La Russie a décidé de ne plus laisser les intermédiaires intervenir dans la vente des céréales qu’elle exporte vers des pays tiers. La décision concerne 13 pays dont l’Algérie qui est un important acheteur du blé russe. La nouvelle a été rapportée par l’Union des exportateurs russes de céréales, vendredi 18 octobre.

En effet, dans sa déclaration, l’Union des exportateurs de céréales russes a indiqué que dorénavant la Russie « livrera directement ses céréales à 13 pays, dont quatre africains sans passer par des intermédiaires étrangers ».

Treize pays qui sont de gros importateurs de blé russe. Il s’agit de l’Algérie, de l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, le Bangladesh, le Qatar, le Koweït, la Corée du Sud, le Pakistan, l’Inde et l’Irak.

Cette décision « s’appliquera à toutes les transactions conclues depuis le 11 octobre 2024 et concerne les pays figurant sur la liste. Les transactions conclues avant cette date seront exécutées dans leur intégralité » a indiqué Edouard Zernine, président du conseil d’administration du Syndicat des exportateurs russes.

Cette décision n’est pas passée inaperçue sur le marché international des céréales où traditionnellement de grands établissements de négoce tels, Cargill, Viterra et Louis Dreyfus sont très présents.

Blé : la Russie écarte les intermédiaires occidentaux

L’Union des exportateurs russes souhaite que les transactions entre la Russie et les pays acheteurs se fassent sans l’intervention des établissements de négoce occidentaux. Comme le note Radio France Internationale (RFI) : « Ce qui veut dire qu’un négociant suisse ou français qui aurait gagné un appel d’offres égyptien, par exemple, ne pourrait plus y répondre avec du blé russe ».

Cette décision risque de mettre à mal ces établissements car, poursuit RFI : « La pratique est encore largement d’actualité, tant il est difficile de se priver des céréales de la mer Noire. La Russie est en effet devenue un fournisseur majeur du marché ».

Ces établissements qui étaient notamment établis sur les ports de la mer Noire se sont retirés de Russie à partir du 1ᵉʳ juillet 2023 à cause des sanctions occidentales contre Moscou suite à la guerre en Ukraine. Ils ont été remplacés par des entreprises logistiques russes qui achètent les récoltes auprès des agriculteurs russes, les transportent puis les stockent dans les ports avant l’expédition.

Cependant, si ces grands groupes occidentaux ont quitté le pays, ils n’ont pas abandonné leur mainmise sur les échanges et continuent d’acheter et de vendre des céréales russes sur les marchés mondiaux.

Bien que n’ayant plus de moyens logistiques sur les ports russes, ces sociétés continuent d’assurer le transport de blé depuis les ports russes vers les pays acheteurs. Il s’agit là d’activités rentables.

En janvier 2023 l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) suisse Public Eye a publié un rapport sur le business du négoce de matières premières en Suisse.

« Alors que la sécurité alimentaire et énergétique de millions de personnes est gravement menacée dans le monde en raison de l’augmentation des prix de la nourriture et des matières premières, les négociants enregistrent des bénéfices record en profitant des perturbations sur les marchés », déclarait cette ONG.

Demandes de la Tunisie et de l’Égypte

Plusieurs pays partenaires de la Russie ont déjà exprimé leur souhait d’une exclusion des intermédiaires lors de leurs achats de blé russe.

L’été dernier, la Tunisie a proposé un accord bilatéral d’achat de céréales à la Russie. Selon l’agence nationale russe d’exportation de produits agricoles Agroexport : « La Tunisie a proposé à la Russie un accord bilatéral d’achat de céréales assorti d’une fourchette de prix et d’un volume fixe ».

De leur côté, à la mi-octobre l’Egypte et la Russie ont finalisé une entente céréalière jusqu’à avril 2025 indique l’agence AfricaIntelligence.

Ainsi, l’Égypte a signé « début octobre un contrat direct avec un fournisseur russe, portant sur l’approvisionnement de plus de 3 millions de tonnes de blé ».

À la place des traditionnels négociants occidentaux, c’est United Grain Company, une entreprise russe, qui devrait se charger de l’exécution du contrat.

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