Au Royaume-Uni, quand il s’agit d’immigration, même la gauche applique une politique de droite, voire d’extrême-droite. Le gouvernement travailliste n’hésite pas à sortir ses crocs contre les travailleurs sans-papiers.

Le 10 février dernier, c’est le Labour (le parti travailliste au pouvoir) qui a annoncé une augmentation de 73 % des arrestations des travailleurs clandestins en janvier 2025 par rapport à janvier 2024. Les expulsions ont quant à elles augmenté de 23 %, rapporte le média français Les Echos.

Immigration au Royaume-Uni : quand le centre gauche vire à droite

Le parti travailliste, classé au centre gauche, au pouvoir depuis juillet 2024 au Royaume-Uni, n’hésite pas à se mettre en scène. En effet, des vidéos de raids policiers et d’arrestations de travailleurs illégaux ont été postées sur les réseaux sociaux par le ministère de l’Intérieur.

Cette démarche a de quoi « choquer », estime le journal français Libération. Dans un extrait de vidéo, on peut voir un homme menotté qui se fait embarquer dans un avion qui décolle vers une destination inconnue, comme pour montrer le sort qui attend les travailleurs sans-papiers dans le pays.

Au Royaume-Unis, près de 19 000 demandeurs d’asile ont vu leurs dossiers rejetés. Ils risquent tous l’expulsion depuis que le parti travailliste a pris les rênes du gouvernement dans le pays.

Une politique qui se fait au parallèle d’une campagne d’information menée notamment par la chaîne GB News et son émission controversée « Retourne d’où tu viens ».

La peur de la montée de l’extrême droite

Le parti a même donné des nouvelles directives qui visent à interdire de naturaliser britannique tous ceux qui sont entrés au Royaume-Uni par un moyen « dangereux », et ce, quelle que soit la durée de leur présence dans le pays.

Cette politique ouvertement anti-migratoire du Labour pourrait puiser ses motivations dans la montée de l’extrême droite, notamment du parti Reform UK, menée par le très médiatique Nigel Farage.

De leur côté, les conservateurs, et à leur tête Kemi Badenoch, qui ont perdu les élections face aux Travaillistes en juillets 2024, ont dévoilé un plan qui vise à durcir les conditions d’accès à la citoyenneté et au séjour des étrangers au Royaume-Uni : de quoi attirer les électeurs qui semblent se ruer de plus en plus vers des discours anti-migratoires.