L’Algérie a décidé d’investir massivement pour développer ses chemins de fer. Ce plan comprend la construction de nouvelles lignes notamment dans les Hauts plateaux et le sud du pays, la modernisation du réseau ferré existant et l’acquisition de nouveaux trains modernes pour la SNTF.
Adj Bouaouni, DG de la Société nationale des transports ferroviaires a donné quelques détails du plan de modernisation de sa société dans un entretien à Echorouk News.
« Nous allons acquérir 400 wagon-voyageurs et 600 locomotives », a-t-il annoncé, en précisant que l’objectif de la SNTF est de transporter 100 millions de voyageurs à l’horizon 2040 contre 32 millions actuellement.
La SNTF, selon son DG, veut aussi augmenter fortement sa part dans le transport de marchandises, en passant de six millions de tonnes actuellement à 100 millions de tonnes en 2040.
Pour réaliser ces objectifs, la SNTF a évalué ses besoins à 470 milliards de dinars, soit près de 3,5 milliards de dollars.
« Nous avons présenté notre business plan et nous avons déjà obtenu une première tranche de 138 milliards de dinars pour acquérir 400 wagons et 600 locomotives sur deux ans », a expliqué le patron de la SNTF, qui a souligné que « 50% des chemins de fer en Algérie datent d’il y a 30 ans ».
La SNTF veut fabriquer des wagons de train en Algérie
Une situation qui nécessite des dépenses colossales pour entretenir et moderniser les lignes ferroviaires existantes, afin d’augmenter la fréquence des trains, réduire les retards et améliorer le confort des voyageurs, selon lui.
La SNTF a dépensé 41 milliards de dinars pour entretenir le réseau ferroviaire durant la période 2023-2024, a indiqué le même responsable. « Nous avons obtenu 17 milliards de dinars de l’Etat pour l’année 2025 », a-t-il dit.
Pour le renouvellement et le renforcement de son matériel, la SNTF va acquérir des « trains modernes, avec couchettes, notamment pour les longues distances », selon M. Bouaouni. « Notre objectif est de relier les wilayas qui sont desservies par le chemin de fer aux grandes villes du pays, comme Alger, Oran, Annaba et Constantine », a-t-il ajouté.
Le DG de la SNTF a évoqué la possibilité de fabriquer les équipements qu’elle compte acquérir en Algérie, en partenariat avec des groupes étrangers. « Nous avons une base solide pour créer une industrie ferroviaire en Algérie », a-t-il dit.
Toutefois, il est resté vague sur ce projet ainsi que sur l’acquisition de nouveaux trains et ce n’est pas la première fois que la SNTF annonce l’achat de nouveaux équipements pour moderniser son matériel roulant.
En plus des projets de la SNTF, l’Algérie a lancé deux grands chantiers de réalisation de nouvelles lignes ferroviaires pour relier le gisement de Gara Djebilet à Béchar sur 950 km, et Annaba au gisement de phosphate de Djebel Onk à Tébessa sur 422 km.
Elle ambitionne de mettre en chantier d’autres, notamment pour relier Alger à Tamanrasset, dans l’extrême du sud du pays. À ces projets s’ajoutent ceux qui étaient déjà en chantier comme le TGV Oran-Tlemcen dont les travaux touchent à leur fin.