Dans un contexte de crise entre les deux pays, des bruits ont couru depuis lundi soir sur la suspension du commerce extérieur entre l’Algérie et la France, à l’initiative d’Alger. L’Algérie a formellement démenti ce jeudi 7 novembre avoir pris une telle mesure.
Les spéculations sur le blocage des domiciliations bancaires pour les opérations commerciales de et vers la France sont survenues après la visite du président français Emmanuel Macron au Maroc (28-30 octobre) et alors que l’Algérie est sans ambassadeur à Paris depuis quatre mois.
Les autorités algériennes avaient procédé fin juillet dernier au retrait de l’ambassadeur en poste, Saïd Moussi, suite à la décision de la France de reconnaître “la souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental.
C’est toujours en lien avec la question sahraouie que l’Algérie avait pris la décision de geler le commerce avec l’Espagne en juin 2022. Le gouvernement de Madrid avait annoncé en mars de la même année son appui au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007.
Algérie – France : Alger dément la suspension du commerce
La mesure a fini par être levée près de deux ans et demi après par une note de la Banque d’Algérie aux directeurs des banques commerciales. “Les opérations de domiciliation bancaires des opérations de commerce extérieur de et vers l’Espagne doivent être traitées conformément à la réglementation de changes en vigueur”, a écrit la banque centrale dans sa note datée du mercredi 6 novembre.
Au même moment, des bruits couraient sur la suspension du commerce avec la France. Il n’en est rien finalement. La cellule de communication du Premier ministère a formellement démenti ce jeudi 7 novembre, imputant la rumeur à un ancien ambassadeur de France en Algérie.
“Suite aux allégations mensongères colportées par l’ancien ambassadeur de France à Alger, dans son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie, au sujet de prétendues mesures restrictives au commerce, la cellule de Communication auprès du Premier ministre tient à apporter un démenti catégorique à ces informations erronées et totalement infondées”, a écrit le service de communication du Premier ministre dans un communiqué diffusé dans l’après-midi de ce jeudi via l’agence officielle APS.
Le communiqué ne nomme pas l’ancien ambassadeur en question. Il s’agit sans doute de Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie à deux reprises, de 2008 à 2012 puis de 2017 à 2020. Depuis sa mise à la retraite, Driencourt multiplie les sorties critiques et hostiles vis-à-vis de l’Algérie, développant un discours proche de celui de l’extrême-droite française.
Xavier Driencourt a repris mercredi un document anonyme sur la suspension du commerce avec la France et l’a publié sur la plateforme X.