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Consulats, Air Algérie, visas…Paris envisagerait « 15 mesures » contre l’Algérie

Consulats, Air Algérie, visas…Paris envisagerait “15 mesures” contre l’Algérie

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France - Algérie

Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé, lundi 17 mars, au soir le déclenchement d’une « riposte graduée » contre l’Algérie qui avait signifié un peu plus tôt une fin de non-recevoir à la liste de ressortissants algériens que la France souhaite éloigner de son territoire rapidement.

Que signifie cette « riposte graduée » et quelles mesures sont prévues ? Ce mardi, le journal Le Figaro rapporte que le gouvernement envisage quinze  mesures touchant la mobilité, la sécurité sociale des travailleurs algériens, les compagnies de transport, l’économie, l’activité consulaire… 

Les probables contre-mesures d’Alger, anticipées par le gouvernement français, sont également listées par la même source. 

Quatre membres du gouvernement, dont le Premier ministre François Bayrou, se sont exprimés sur la réponse algérienne et au moins deux d’entre eux, les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Gérald Darmanin ont évoqué et soutenu l’option de la « riposte graduée ». 

Selon Le Figaro, le gouvernement assume pleinement la démarche et pourrait « puiser dans une panoplie d’une quinzaine de mesures, allant crescendo ». 

La première mesure est déjà actée et annoncée par Bruno Retailleau. Il s’agit de la suspension des « accords de 2007 » portant exemption réciproque de visa pour les porteurs de passeports diplomatiques. 

Réduire le nombre de visas accordés aux Algériens

Selon le journal de droite, proche de Bruno Retailleau, le gouvernement réfléchit à réduire le nombre de visas à délivrer aux demandeurs algériens. En 2024, les trois consulats de France en Algérie ont délivré 250 000 visas. Il est aussi question d’élargir la liste de personnalités algériennes qui font l’objet d’une suspension des avantages de passage aux frontières. Cette liste contient pour le moment, selon Le Figaro, 801 noms.   

Paris songerait aussi à procéder à des expulsions et à établir une liste de « persona non grata ». Le journal français avance l’hypothèse qu’une telle liste ne pourrait pas ne pas inclure le consul d’Algérie à Strasbourg étant donné que c’est lui qui aurait refusé de délivrer un laissez-passer consulaire pour l’auteur de l’attentat de Mulhouse, suivant les accusations proférées par Bruno Retailleau.

Paris pourrait aller plus loin « si la crise diplomatique venait à s’accentuer encore » et ne plus délivrer d’agrément pour les nouveaux consuls d’Algérie après le départ de leur prédécesseur. Une telle mesure serait synonyme de « fermeture programmée » de la vingtaine de consulats que compte l’Algérie en France. 

« Riposte graduée » : les contre-mesures d’Alger auxquelles s’attend Paris  

Le Figaro rapporte qu’en « en haut lieu », on envisage de convoquer dans les prochains jours les diplomates algériens et on évoque « l’ouverture d’un contentieux international sur la violation, par l’Algérie, de ses engagements ». 

Des mesures économiques sont également envisagées, dont la suspension en France des compagnies algériennes de transport aérien et maritime (Air Algérie et Algérie Ferries), « le gel de nouveaux projets d’aide au développement » ainsi que « des frappes visant le patrimoine des personnalités dans le viseur de l’État »,  des « contrôles renforcés aux frontières sur la liste de personnalités signalées »,  le « retrait des titres de résidence », l’intensification des contrôles à la descente des ferries au port de Sète…

Autre mesure envisagée, mais seulement « en ultime recours », la dénonciation des « accords de sécurité sociale dont profitent les travailleurs algériens en France, mais aussi leur famille restant au pays ». 

Il n’est pas également exclu d’ouvrir un contentieux sur « les dettes hospitalières », et enfin, la dénonciation de l’accord de 1968 sur l’immigration. 

Plus symboliquement, Paris étudierait la possibilité de nommer l’écrivain Boualem Sansal ambassadeur de France, probablement à l’UNESCO. 

La probable réaction algérienne anticipée

Ces mesures seront évidemment suivies par une riposte de l’Algérie. Les sources du Figaro disent qu’à Paris, on s’attend à ce que la réaction d’Alger s’exprime par l’arrêt de la coopération migratoire et la fin des réadmissions, l’expulsion des diplomates français, des mesures économiques « faisant peser des risques sur plusieurs grands groupes » et les PME, ainsi qu’un risque de « troubles à l’ordre public ». 

Les Français s’attendent aussi à ce que l’Algérie récupère la résidence de l’ambassadeur de France à Alger (résidence des Oliviers) dont le bail arrive bientôt à expiration. 

Dimanche 16 mars, l’agence APS a rapporté que le ministère des Affaires étrangères a convoqué la semaine dernière l’ambassadeur de France en Algérie pour « mettre sur la table » le dossier « trop longtemps ignoré » des biens immobiliers de la France en Algérie. Selon la même source, la France exploite en Algérie 61 biens immobiliers moyennant des loyers « ridiculement bas ».

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