Politique

Coopération militaire Algérie – USA : « Le ciel est la limite »

Deux jours après l’entrée en fonction du président américain Donald Trump, l’Algérie et les États-Unis ont signé, le 22 janvier dernier, un protocole d’accord dans le domaine militaire à l’occasion de la visite en Algérie du commandant en chef des forces américaines en Afrique (Africom), le général d’armée Michael Langley.

Alors que des groupes de travail s’attellent à concevoir des plans pour la mise en œuvre à court terme de l’accord, l’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, s’est confié à des journalistes américains sur les perspectives et les priorités de la coopération militaire entre les deux pays et l’attitude de l’Algérie vis-à-vis de la nouvelle administration américaine, sachant que l’accord a été négocié sous l’ancienne administration.

Ancien Premier ministre par intérim (fin 2019) et ex-chef de la diplomatie algérienne (2019-2021), Sabri Boukadoum est depuis octobre 2023, ambassadeur d’Algérie à Washington.

Lors d’une discussion avec deux journalistes américains, dont un du site spécialisé Defense Scoop, Boukadoum a apporté un éclairage sur la prochaine session de coordination entre les deux pays et évoqué les objectifs de l’Algérie à travers le renforcement des liens sécuritaires et économiques avec les États-Unis pendant le second mandat du président Donald Trump, ainsi que les opportunités de coopération entre les deux parties en matière de technologies de défense.

“Nous avons un dialogue militaire qui dure depuis des années maintenant. Le protocole d’accord Algérie-États-Unis a simplement mis en place un cadre juridique pour notre coopération et il ouvre la porte à tant d’autres choses à l’avenir”, a déclaré l’ambassadeur d’Algérie, cité par Defense Scoop.

Selon le diplomate, les échanges de renseignements maritimes et les nouvelles ventes militaires sont les premiers domaines d’intérêt que les représentants des deux pays devraient poursuivre ensemble. Il y a aussi les opérations de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le terrorisme dans et autour du Sahel, a-t-il ajouté.

Le protocole d’accord signé le 22 janvier avait fait l’objet de plusieurs années de négociations. Il reflète l’engagement officiel des deux pays à promouvoir une coopération bilatérale plus étroite entre leurs armées respectives, écrit Defense Scoop.

Sabri Boukadoum à propos de la coopération militaire entre l’Algérie et les États-Unis : “Le ciel est la limite”

L’ambassadeur Boukadoum n’a pas dévoilé les mises à jour concernant les éventuelles ventes militaires, mais il a confirmé que les représentants des États-Unis et de l’Algérie formaient trois nouveaux groupes de travail pour établir le plan de mise en œuvre du protocole d’accord et définir leurs prochaines étapes.

Interrogé sur les priorités de l’Algérie dans le renforcement de la coopération militaire avec les USA, Sabri Boukadoum a répondu : “Le ciel est la limite”.

Le site spécialisé note que le lancement de ce nouveau protocole d’accord entre Alger et Washington survient alors que la présence physique des troupes américaines sur le continent africain diminue dans certaines régions.

Dans le même temps, l’influence, l’engagement et les investissements de la Russie et de la Chine s’étendent de manière palpable à travers la région.

Partant de ce constat, Boukadoum a souligné que l’avantage de l’Algérie pour les États-Unis c’est qu’elle a le facteur humain en étant sur le terrain en Afrique du Nord.

 “Les écoutes téléphoniques, les satellites…” sont essentiels aux opérations de sécurité américaines à l’étranger, néanmoins, a noté le diplomate algérien “il faut connaître les gens, les tribus et toutes les interactions entre elles, il faut avoir des informations humaines.”

Bien que le nouveau protocole d’accord ait été en grande partie négocié et conclu sous l’administration Biden, Boukadoum s’est dit confiant que les relations algéro-américaines resteront solides pendant le second mandat du président Donald Trump.

“Permettez-moi de dire très clairement, en tant que diplomate étranger, que nous n’avons pas de préférences. Nous travaillons donc avec chaque administration. Bien sûr, nous essayons de vendre notre potentiel à la nouvelle administration. Le président Trump a dit qu’il était pour les accords. Nous allons donc essayer d’aider l’administration (Trump) à voir les avantages d’aller avec l’Algérie”, a conclu l’ambassadeur d’Algérie à Washington.

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