L’ancien ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmoune a été placé samedi 8 mars sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur du pôle économique et financier de Sidi M’hamed (Alger), rapportent plusieurs sources médiatiques.
L’ancien ministre fait l’objet d’une enquête ouverte en février dernier pour des faits de corruption, précise Echorouk.
L’ancien ministre a été entendu plusieurs fois. À l’issue de l’audience de samedi, il a été placé en détention provisoire et incarcéré à la prison de Koléa.
Les mêmes sources n’ont pas précisé si les faits qui lui sont reprochés ont été commis avant, pendant ou après la période où il était ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales entre avril et décembre 2019.
Dahmoune a dirigé le ministère de l’Intérieur pendant la période de transition entre la démission du président Abdelaziz Bouteflika et l’élection du président Abdelmadjid Tebboune.
L’ancien ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmoune sous les verrous
Salah Eddine Dahmoune avait succédé à Noureddine Bedoui, nommé Premier ministre en mars de la même année.
Bedoui sera lui aussi arrêté. Il purge actuellement une peine de 10 ans de prison ferme dont il a écopé en 2022 également pour corruption.
Pendant qu’il était en fonction, Salah Eddine Dahmoune s’est distingué par une attaque mémorable contre des manifestants du Hirak qu’il a qualifiés entre autres d’ "homosexuels".
Le jour de son investiture, le 19 décembre 2019, le président Tebboune a accepté la démission du Premier ministre Noureddine Bedoui et a demandé à tous les membres du gouvernement de continuer à gérer les affaires courantes, sauf Salah Eddine Dahmoune, remplacé par Kamel Beldjoud.
Né à Guelma en 1964, Dahmoune est diplômé de l’École nationale d’administration (ENA) en 1988.
Il a occupé plusieurs postes dans la haute administration, dont ceux de chef de cabinet (2016-2017) et secrétaire général (2017-2019) du ministère de l’Intérieur.
Trois anciens premiers ministres et de nombreux ministres ont été condamnés à la prison ferme dans le cadre des enquêtes anti-corruption déclenchées en Algérie après la chute du président Bouteflika en avril 2019 sous la pression du Hirak et de l’armée.