Ressources naturelles aux vertus exceptionnelles, savoir-faire ancestral… L’Algérie a tout pour réussir dans la production des produits cosmétiques.
Pourtant, son nom ne résonne pas comme une évidence dans l’univers des cosmétiques naturels, et c’est ce que le pays veut changer.
De récents chiffres dévoilés par le Ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national indiquent que la production locale couvre désormais près de 70 % des besoins nationaux en cosmétiques.
Une montée en puissance qui ouvre la voie à une ambition encore plus grande, celle de faire rayonner les cosmétiques Made in Algeria à l’international.
L’Algérie et ses richesses cosmétiques naturelles
Une chose est certaine, les terres algériennes produisent des ingrédients prisés par l’industrie cosmétique mondiale, tels que l’huile d’olive, l’huile de lentisque, ou encore l’huile de pépins de figue de Barbarie, une huile précieuse parmi les plus chères du marché.
Transmise de génération en génération, l’utilisation de ces ingrédients dans les rituels de beauté et de soin pour cheveux et pour le corps est toujours aussi populaire. Aujourd’hui, elle permet à des marques locales ou d’inspiration algérienne d’émerger sur la scène internationale.
Kevin Manson Benabdemeziem, Franco-Algérien, co-fondateur de la marque Azul Cosmétique, est convaincu que l’Algérie a tous les atouts pour réussir.
« Ces derniers temps, il y a des produits algériens de qualité qui font un buzz incroyable. On parle beaucoup de El Mordjene (pâte à tartiner) et des chocolats Moment (Palmary). Chez Azul Cosmétique, on s’inscrit dans ce sillage. On est un produit 100 % algérien, et on a envie de le faire savoir à tous les Algériens à travers le monde », déclare-t-il au média Noqta.
Le secteur cosmétique algérien en pleine mutation
Au niveau mondial, le marché cosmétique est dominé par quelques grands acteurs, et certains pays ont su tirer leur épingle du jeu. L’Algérie pourrait-elle en faire autant en valorisant ses ressources locales ?
Sur LinkedIn, le co-fondateur d’Azul Cosmétique pose la question : « Pourquoi l’Algérie ne serait-elle pas une référence mondiale en cosmétique naturelle ? ».
Une évidence, selon lui, qu’il étaye avec trois arguments : « Des richesses naturelles inestimables, un savoir-faire ancestral, et une nouvelle génération d’entrepreneurs prêts à révolutionner le marché ».
Il relève cependant un frein majeur relatif à une croyance collective qui veut que les produits d’origine algérienne soient « inférieurs ».
« Trop longtemps, on a laissé d’autres pays exploiter nos propres ressources, les transformer et nous les revendre à prix d’or », déplore-t-il. Toutefois, cette perception pourrait bien être en train de changer.
Lors de la 3ᵉ édition du Salon international de l’industrie cosmétique Cosmetica Algeria, le ministre Tayeb Zitouni a affirmé que la production locale avait réalisé « un saut qualitatif et quantitatif », ce qui lui permet d’être compétitive à l’international.
Vers un label Made in Algeria reconnu ?
En Algérie, le développement d’une industrie cosmétique dynamique est déjà en marche. De plus en plus de marques locales misent sur la qualité et l’authenticité pour cibler et conquérir les marchés internationaux.
D’après Meriem Kadri Khelifati, fondatrice et directrice générale de la marque Exception’elle Cosmetics Industry, l’industrie algérienne est bien partie pour s’imposer au niveau mondial.
« Je pense que, dans pas longtemps, l’Algérie sera un hub pour la cosmétique, parce que tout le monde s’y intéresse, et pas que dans ce secteur. Le produit algérien est excellent », confie l’experte dans un entretien à TSA Algérie.
Et d’ajouter, pleine d’optimisme : « Si on continue comme ça, l’Algérie pourra devenir un pays référence pour la cosmétique, étant donné la qualité des produits qu’on retrouve sur le marché. Il faut être fier de consommer algérien ! ».
L’ambition est grande, et le potentiel est immense. À l’industrie locale d’innover et de se démarquer avec des produits naturels.
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