Politique

Crise Algérie-France : Tebboune évoque “des faits regrettables”

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a évoqué la crise en cours entre l’Algérie et la France, sans la citer explicitement.

Dans une allocution qu’il a prononcée ce dimanche 19 janvier à l’ouverture des assises nationales du cinéma à Alger, le chef de l’État a parlé de faits “regrettables”, tout en répondant à ceux qui appellent en France à suspendre l’aide au développement à l’Algérie.

La crise entre les deux pays a atteint son paroxysme le 9 janvier après l’expulsion de France d’un influenceur algérien que l’Algérie a refusé d’accueillir. C’est la première fois que le président Tebboune s’exprime après cet épisode.

Nous assistons à des événements regrettables qui démontrent d’abord que certains ignorent tout de l’Algérie, ne connaissent pas l’Algérie”, a-t-il dit ce dimanche.

Cette ignorance de l’Algérie s’est traduite par les chiffres que certains ont avancés en France au titre de l’aide au développement. Comme moyen de pression sur Alger, des figures de l’extrême-droite et de la droite dure française proposent de supprimer cette “aide au développement”.

Tebboune : “L’Algérie n’a besoin que de Dieu et de ses enfants

Quelqu’un dit nous leur donnons de l’argent, un autre dit nous leur donnons ceci… l’Algérie n’a besoin que de Dieu et de ses enfants”, a répondu Tebboune à cette allégation démentie même en France par des voix sérieuses.

C’est la député européenne Sarah Knafo qui a soutenu en septembre dernier que la France finance l’Algérie à hauteur de 800 millions d’euros au titre de l’aide au développement.

Il s’agit d’une grosse fumisterie”, a indiqué le 12 janvier une source algérienne à TSA. Cette “aide” s’élève en fait à 600 millions d’euros sur cinq ans, selon France Info.

Cet argent ne rentre pas dans les caisses de l’État algérien et est destiné aux universités françaises qui accueillent des étudiants algériens ainsi qu’à prendre en charge les frais de mission d’experts français et bureaux d’études pour arracher plus de contrats… “Il s’agit d’un investissement pour maintenir la place de la France en lui faisant gagner plus d’argent”, a estimé la source algérienne.

Dans son discours de ce dimanche, le président Tebboune a tenu aussi à rassurer les “amis de l’Algérie”.

Nos amis, nous les rassurons, nous les aimons. Quant à ceux qui nous sont hostiles, c’est leur affaire”, a-t-il dit.

Il faut noter que de nombreuses voix de la raison, comme Dominique de Villepin, Jean-Luc Mélenchon, Ségolène Royal et beaucoup d’autres se sont démarqués en France du discours ouvertement anti-algérien de l’extrême-droite et de la droite dure.

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