L’ultimatum fixé par la Cedeao aux putschistes nigériens a expiré dimanche 6 août, mais le bloc ouest africain n’a pas mis à exécution sa menace d’intervenir militairement au Niger.
Les auteurs du coup d’Etat contre le président élu Mohamed Bazoum ont rejeté l’ultimatum et tiennent tête à la Cedeao et à la France qui réclament le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions.
L’Algérie, qui partage une longue frontière de 1.000 km avec le Niger, a exprimé sa ferme opposition à l’intervention militaire étrangère dans ce pays pour rétablir l’ordre constitutionnel.
La situation au Niger constitue une « menace directe » à l’Algérie, a déclaré le président de la République Abdelmadjid Tebboune samedi soir au cours d’un entretien avec des médias algériens.
Pour Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, une intervention étrangère au Niger « affecterait les intérêts stratégiques de l’Algérie » et affaiblirait son armée avec la guerre d’usure qu’elle doit mener tout au long de ses frontières.
Abdelaziz Rahabi a critiqué la Cedeao qu’il a accusée de servir des agendas étrangers en menaçant d’intervenir militairement au Niger, une option à haut risque pour l’Algérie et le Sahel.
Crise au Niger : l’Algérie réagit fermement, la Cedeao recule
Après la réaction virulente de l’Algérie contre une intervention étrangère au Niger, la Cedeao a fini par adoucir sa position en privilégiant désormais la diplomatie à la guerre pour résoudre la crise nigérienne.
Le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure aussi la présidence tournante de la Cedeao, a dit mardi 8 août que la « diplomatie » était la « meilleure voie à suivre ».
Le bloc ouest africain revient ainsi à la raison alors qu’il doit tenir un sommet extraordinaire jeudi 10 août à Abuja pour discuter de la situation au Niger.
Si la Cedeao n’écarte pas l’utilisation de la force, cette option semble s’affaiblir en raison de l’opposition affichée par l’Algérie et des risques liés à l’embrasement du Sahel, déjà fragilisé par la situation chaotique en Libye, elle-même la conséquence d’une intervention militaire occidentale.
Au Niger, les putschistes ont nommé Ali Mahaman Lamine Zeine comme nouveau Premier ministre et semblent se diriger vers la création d’un gouvernement de transition.
L’Algérie qui ne fait pas du retour de Mohamed Bazoum au pouvoir un préalable pour la résolution de la crise nigérienne, a offert sa médiation pour le retour à l’ordre constitutionnel. « Si les Nigériens veulent notre aide, nous sommes prêts », a déclaré samedi le président Tebboune.
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