En pleine crise politique entre l’Algérie et la France, la Grande mosquée de Paris (GMP) dénonce “avec la plus grande fermeté” ce qu’elle considère comme une ”campagne calomnieuse intolérable” qui la cible.
Dans un communiqué diffusé ce lundi 6 janvier et signé de son recteur Chems-Eddine Hafiz, la Grande mosquée de Paris a pointé du doigt la chaîne de télévision française CNews et “quelques personnalités de bas niveau”.
Tout en appelant tous les citoyens français à “s’engager en faveur de l’apaisement” dans un contexte marqué par l’aggravation de la crise entre l’Algérie et la France, l’institution religieuse dit se réserver le droit de mener des poursuites contre “toute allégation mensongère diffusée par CNews, ou par d’autres médias”.
L’activiste algérien Chawki Benzehra a été cité nommément dans le communiqué. Invité ce week-end sur CNews, il “a lancé de graves accusations en affirmant que notre institution cherchait à déstabiliser la France”, écrit la Mosquée de Paris, qui rappelle en outre que, quelques jours plus tôt, l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, “connu pour son hostilité aveugle contre le pays où il fut en fonction”, était invité sur le même média pour tenir un discours similaire.
Tout en les rejetant “entièrement”, la Grande mosquée de Paris estime que “ces propos diffamants” s’inscrivent dans “la stratégie globale de CNews visant à discriminer l’ensemble des musulmans de France, à leur nier le simple droit d’exister dans notre pays, et à diffuser le poison de l’extrême-droite dans notre société”.
France : la Mosquée de Paris accuse CNews et l’extrême-droite
Pour l’institution dirigée par le Franco-Algérien Chems-Eddine Hafiz, cette campagne “n’est pas un hasard”, mais le résultat en partie des positions prises par la Mosquée de Paris, notamment lors des élections législatives de l’été dernier où elle avait appelé à faire barrage à l’extrême-droite.
Dans son communiqué, elle dénonce l’action de certains groupuscules et idéologues extrémistes qui mènent “une campagne sournoise” pour tenter de la “déstabiliser” et exprime son regret de “l’absence de contradiction et le silence des autorités françaises”.
“Edifice centenaire” et régie par une association de loi française, la Grande mosquée de Paris assume ses “liens forts et historiques avec l’Algérie”, et “en parfait accord avec l’État français et en toute cohérence avec les missions vertueuses et universelles de l’institution”.
La Grande Mosquée de Paris a joué, depuis sa création, “un rôle constructif et positif pour la relation entre les deux pays”, rappelle-t-elle, tout en soulignant qu’elle “entend demeurer une institution indépendante, portant la voix de l’islam et de tous les musulmans en France, ouverte fraternellement sur les autres et sur le monde en cultivant des liens avec de nombreux pays, dont l’Algérie”.