Les médias français ont rapporté cette semaine un rendez-vous privé entre le président Emmanuel Macron et Bruno Retailleau consacré à la crise avec l’Algérie. Les deux hommes ont “accordé leurs violons” sur cette question sensible. Peu de choses ont filtré sur la rencontre les deux hommes, si ce n’est un accord sur une “riposte graduée”. Mais, avec les propos tenus ce samedi 15 mars, par le Bruno Retailleau, on devine qui a eu le dernier mot.
Dans un entretien au journal Le Parisien, mis en ligne en fin de journée, le ministre de l’intérieur dément l’abadon du “rapport de force” avec l’Algérie. “Bien sûr que non. Je persiste et signe”, explique-t-il, affirment que sa ligne est désormais celle de tout le gouvernement français : “Désormais, ma ligne, qui est celle du rapport de force avec l’Algérie, est celle du gouvernement”.
Accord franco-algérien de 1968
Bruno Retailleau confirme avoir transmis au gouvernement au gouvernement une première liste de ressortissants algériens que la France souhaite expulser en priorité. “Si l’Algérie ne reprend pas ses ressortissants dangereux, nous engagerons une riposte graduée. Mais si elle respecte les accords de 1994 (un avenant à l’accord de 1968), le problème sera réglé”, a-t-il menacé, avant d’affirmer que l’accord franco-algérien sera “remis en cause” au bout de la riposte graduée.
Les menaces de Bruno Retailleau ne s’adressent pas uniquement à l’Algérie. Le ministre met désormais sa démission du gouvernement dans la balance si on lui demandait de “céder” sur le dossier algérien.
La France est prête à assumer le bras de fer (…) Je ne suis pas là pour une place mais pour remplir une mission, celle de protéger les Français. Tant que j’ai la conviction d’être utile et que les moyens me sont donnés, je serai mobilisé. Mais si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais”, a-t-il détaillé.
Un message adressé directement à Emmanuel Macron qui a tenté, visiblement en vain, à deux reprises, de recadrer son ministre de l’intérieur sur le dossier algérien.