Paris s’est exprimé une nouvelle fois ce vendredi 18 avril sur l’état des relations entre la France et l’Algérie qui sont réduites à leur plus expression.
Une nouvelle crise a éclaté entre les deux pays après l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien. Ce vendredi, le porte-parole du Quai d’Orsay a accusé Alger d’être à l’origine de la nouvelle brouille, tout exprimant la volonté de Paris de reprendre.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français a jugé « assez brutale » et « incompréhensible » la décision de l’Algérie d’expulser 12 agents consulaires français, en représailles à l’arrestation d’un agent consulaire algérien.
¨Paris dit regretter « fortement » cette mesure auquel elle a répondu par l’expulsion de 12 agents algériens et le rappel de l’ambassadeur à Alger.
Paris accuse Alger d’être à l’origine de la nouvelle brouille
La décision de l’Algérie d’expulser les 12 agents français est « totalement incompréhensible, parce qu’elle est censée répondre à une décision de justice, la justice française ayant décidé de mettre en examen trois ressortissants algériens soupçonnés de faits graves », a dit le porte-parole du Quai d’Orsay en réponse à une question sur l’état des relations avec l’Algérie.
Pour lui, c’est « clairement l’Algérie qui a décidé de reprendre une attitude escalatoire ».
« Ce qui guide d’abord les pas des autorités françaises, c’est l’intérêt de la France et des Français, et c’est la raison pour laquelle ces décisions de réciprocité ont été prises », a-t-il ajouté, en indiquant qu’ « il y a un appel aux autorités algériennes de faire preuve de responsabilité, afin que nous puissions reprendre un dialogue – encore une fois, que nous pensions avoir repris, mais que les Algériens ont rompu – franc et exigeant dans l’intérêt de nos deux pays. »
« Parce que, comme vous le savez, la relation franco-algérienne est riche. Il y a beaucoup de mouvements humains entre les deux pays, beaucoup de domaines de coopération. Donc nous espérons que ce dialogue reprenne sur l’ensemble des sujets d’intérêt commun », a soutenu le porte-parole du Quai d’Orsay.
De son côté, le gouvernement a accusé mercredi le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau d’être à l’origine de la nouvelle crise entre les deux pays.
L’association France-Algérie réclame la reprise du dialogue entre Paris et Alger
Dans ce contexte de fortes tensions entre les deux pays, l’association France-Algérie que préside l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, s’est prononcée ce vendredi « pour un retour au dialogue et à la coopération franco-algérienne ».
Pour l’association France – Algérie, les tensions entre les deux pays, « quelles qu’en soient les causes, ne servent ni les intérêts des peuples, ni ceux des économies de nos deux pays, historiquement et humainement liés. »
Tout en soutenant l’appel lancé par la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française en faveur de la reprise des relations économiques, cette association affirme qu’« au-delà des divergences ponctuelles, la France et l’Algérie partagent une histoire complexe, mais aussi un avenir commun à enrichir. Il est impératif de préserver les canaux de coopération, notamment économiques, éducatifs et culturels, qui constituent autant de ponts entre nos sociétés. »
L’Association France Algérie réclame la « reprise des relations » et appelle les autorités des deux pays à « prendre des initiatives fortes pour rétablir un climat de confiance ». « L’économie ne peut être l’otage de considérations politiques passagères », prévient-elle.