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Crise France – Algérie : Paris clarifie le partage des rôles entre Retailleau et Barrot

Crise France – Algérie : Paris clarifie le partage des rôles entre Retailleau et Barrot

Par luzitanija / Adobe Stock
Le drapeau de l'Algérie et de la France.

Le gouvernement français, par le biais de sa porte-parole Sophie Primas, a clarifié ce dimanche 23 mars, sa position sur la crise avec l’Algérie, entre celle du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et celle du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Entre le ministre de l’Intérieur, qui prône un rapport de force avec Alger, notamment sur le dossier de l’exécution des expulsions (OQTF), et le chef de la diplomatie, qui est favorable à une solution diplomatique du différend, la position officielle du gouvernement français est devenue illisible. Certains accusent, à juste titre, Paris de se livrer à un double discours sur l’Algérie.

Ce dimanche 23 mars, soit au lendemain de la prise de parole du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, sur le contentieux entre les deux pays, le gouvernement français a expliqué sa position officielle sur ce dossier.

La France est « déterminée à retrouver avec l’Algérie des relations normales »

Intervenant au Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos, la porte-parole du gouvernement français a affirmé que la France est déterminée à retrouver des relations normales avec l’Algérie.

« Contrairement à ce que j’entends partout, il n’y a pas d’écart de vue entre le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et l’ensemble du gouvernement. Nous sommes déterminés à retrouver avec l’Algérie des relations normales et qui respectent le droit international », a d’emblée déclaré la responsable.

Selon elle, la position du gouvernement français passe par « une expression très forte » du ministre de l’Intérieur, qui a deux raisons de s’exprimer ainsi : la première étant son souhait que les expulsions d’OQTF vers l’Algérie soient acceptées, dans le cadre du droit international.

La deuxième raison, « qui le touche presque personnellement », concerne l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sensal, détenu en Algérie et dont le procès a eu lieu jeudi.

De l’autre côté, la position du gouvernement français, selon la même intervenante, passe aussi par la mission du ministre des Affaires étrangères, sous l’autorité du Premier ministre et du président Macron, qui est une mission diplomatique qui prône le dialogue.

« Vous ne pouvez pas trouver de solution avec l’Algérie, si vous ne parlez pas à l’Algérie. Il faut donc sortir de cette affaire par le dialogue », a assuré la porte-parole du gouvernement français.

Prise de parole de Tebboune : un bon signal, selon Sophie Primas

Entre les positions des deux ministres, l’on peut croire que la position du gouvernement français penche plutôt vers celle de Barrot, qui prône le dialogue et la diplomatie, mais moins vers celle du rapport de force, avancé par Bruno Retailleau. Un nouveau revers pour le locataire de la Place Beauvau ?

La porte-parole du gouvernement a également réagi aux déclarations du président algérien, tenues hier soir à la télévision. « J’ai entendu ce matin que le président Tebboune avait fait un petit signe vis-à-vis d’Emmanuel Macron. C’est très bien. Voilà une façon de renouer le dialogue et d’échanger sur les sujets sensibles », a affirmé Sophie Primas.

Samedi soir, lors de son entrevue périodique avec les médias de la presse nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a assuré que son homologue français, Emmanuel Macron, est son « unique point de repère » en France.

« On garde comme unique point de repère, le Président Macron. Nous travaillons ensemble (…) et personnellement, tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre », a déclaré le chef de l’État algérien.

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