Politique

Crise France-Algérie : un sénateur français à Alger pour tâter le terrain

Le sénateur français d’origine algérienne, Rachid Temal, est attendu, ce samedi à Alger, pour une visite de deux jours à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française.

À Alger, le sénateur socialiste du Val-d’Oise et président du groupe d’amitié parlementaire France-Algérie au Sénat français, va rencontrer des chefs d’entreprises algériens et français.

Objectif : « Prendre la mesure des mutations économiques du pays, de la dynamique industrielle engagée par les acteurs économiques et des perspectives de développement », selon la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française.

« C’est un déplacement essentiellement économique », affirme la CCIAF alors que les entreprises françaises présentes en Algérie sont sous pression à cause des tensions politiques entre les deux pays, mais elles ne souffrent d’aucun blocage pour le moment.

En 2023, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la France ont atteint 11,8 milliards d’euros. L’Algérie exporte du gaz et du pétrole vers la France, et importe des équipements et des produits alimentaires.

Crise France-Algérie : le sénateur socialiste Rachid Temal à Alger

Toutefois, Rachid Temal pourrait rencontrer des sénateurs algériens et évoquer la crise politique entre les deux pays.

La visite du président du groupe d’amitié parlementaire France-Algérie au Sénat français qui survient dans un contexte de grave crise entre l’Algérie et la France dont les relations sont plus que jamais au bord de la rupture.

Cette crise a éclaté le 31 juillet dernier après la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. Le jour même de cette annonce, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris. Depuis, son ambassade en France est sans chef.

Dans un entretien au journal français L’Opinion publié dimanche 02 février, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a confié avoir mis en garde son homologue français contre une telle démarche. « Vous faites une grave erreur ! Vous n’allez rien gagner et vous allez nous perdre », a dit Tebboune à Macron lors de leur rencontre de 2 h 30 le 13 juin dernier en marge du G7 à Bari en Italie.

La crise s’est ensuite aggravée avec l’arrestation de Boualem Sansal le 16 novembre dernier à Alger, et l’expulsion ratée de l’influenceur algérien Doualemn le 9 janvier dernier.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a accusé l’Algérie de « chercher à humilier » la France, alors que la droite et l’extrême droite réclament des sanctions contre l’Algérie, l’abrogation de l’accord de 1968 et la suspension des visas aux ressortissants algériens.

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