search-form-close
Crise Paris – Alger : « Les départs d’entreprises françaises d’Algérie sont possibles »

Crise Paris – Alger : « Les départs d’entreprises françaises d’Algérie sont possibles »

Par fatih / Adobe Stock
France - Algérie

Michel Bisac est le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française.

Ce chef d’entreprise français installé en Algérie depuis plusieurs années est l’une des rares voix patronales à prendre clairement position en faveur de l’apaisement, tout en alertant sur les risques pour les entreprises françaises et algériennes d’une rupture des relations entre Alger et Paris. Une rupture auquel appelle ouvertement l’extrême droite et la droite en France.

Michel Bisac apporte aussi un témoignage sur la vie des Français en Algérie dans un contexte de grave crise diplomatique entre les deux pays.

Quel serait l’impact sur les entreprises françaises en Algérie en cas de rupture des relations entre les deux pays ? Sont-elles en première ligne en cas de représailles algériennes ? 

Pour répondre à cette question il suffit de retourner deux ans en arrière lorsque l’Algérie a suspendu brutalement toute relation avec l’Espagne. Les conséquences pour les entreprises tant espagnoles qu’algériennes ont été catastrophiques. Et pourtant l’Espagne est loin derrière la France en termes d’échanges commerciaux et d’investissement.

Y a-t-il un risque d’un départ massif des groupes français installés en Algérie ?

Les décisions concernant les grandes entreprises se prennent dans les états-majors à Paris. 

Ce sont les investissements qui vont en pâtir en premier.

Entre un investissement dans un pays accueillant et un investissement dans un pays en conflit, il n’y a pas de comparaison.

Les départs ne sont pas à exclure non plus.

Quelles sont les entreprises les plus vulnérables ? 

Comme toujours ce sont les quelques 6.000 entreprises françaises (autant d’entreprises algériennes) en majorité des PME qui sont les plus vulnérables.

Le blocage en douane des marchandises, quelles qu’elles soient, empêchant le règlement des factures, mettra en péril de nombreuses PME.

En France, des voix affirment la possibilité de se passer économiquement de l’Algérie. Les intérêts économiques de la France en Algérie sont-ils insignifiants ? 

Savez-vous que le montant total des accords signés au Maroc lors de la visite présidentielle « du 28 au 30 octobre 2024 » se montent à 10 milliards d’euros sur les 5 prochaines années soit environ 2 milliards par an.

La France exporte 5 milliards vers l’Algérie sans compter les services. Pensez-vous que cela soit insignifiant ?

Que disent les entreprises françaises installées en Algérie ?

Toutes les entreprises françaises installées en Algérie regardent avec effarement cette bataille politique franco-algérienne qui ne tient absolument pas compte des conséquences sur l’économie.

Elles sont très inquiètes de l’évolution de la situation et des conséquences dramatiques qui pourraient en découler.

En tant que Français résidant et travaillant en Algérie, comment vivez-vous cette crise entre Paris et Alger ?

Notre vie en Algérie n’a pas changé. Nous sommes toujours aussi bien accueillis et traités. Cette crise est exclusivement politique et est bien loin des préoccupations quotidiennes de la population.

| SUR LE MÊME SUJET : la 

Tensions Algérie-France : Abdelaziz Rahabi décrypte les enjeux cachés

La déclaration irresponsable de Bruno Retailleau sur l’Algérie

Renault Algérie : les révélations surprenantes d’un ex-ministre algérien

  • Les derniers articles

close