La nouvelle crise entre l’Algérie et la France a déteint sur le partenariat et les relations économiques. C’est la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) qui le déplore dans un communiqué diffusé ce jeudi 17 avril.
Alors qu’un réchauffement de la relation bilatérale commençait à poindre après un entretien téléphonique entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron lundi 31 mars et la visite à Alger du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dimanche 6 avril, les deux pays ont replongé dans les tensions après l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien le 8 avril.
La première conséquence connue de cette nouvelle crise sur la sphère économique a été la décision du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) d’annuler un déplacement en France et une rencontre avec le MEDEF (Mouvement des entreprises de France), prévue le 19 mai prochain. Un évènement annoncé par Jean-Noël Barrot lors de sa visite à Alger.
Ce jeudi 17 avril, la CCIAF a confirmé l’impact de la crise sur l’économie.
“La relation algéro-française a subi ces derniers jours un regain de tension qui a malheureusement affecté la collaboration économique et plus spécifiquement l’investissement et le développement d’entreprises françaises de renom en Algérie”, écrit la Chambre de commerce algéro-française dans un communiqué signé de son président Michel Bisac, déplorant “fortement” cette “escalade relevant de la politique politicienne”.
Le communiqué ne précise pas les investissements et les entreprises spécifiquement touchées, ni en quoi elles sont affectées.
Algérie – France : “la crise a affecté la collaboration économique”
La CCIAF souligne que cette escalade survient quelques jours seulement après la reprise d’un “dialogue constructif” entre les deux chefs d’État, qui ont “placé l’intérêt des deux nations à la hauteur des multiples liens qui les unis”.
Pour la Chambre de commerce, les liens économiques constituent “un enjeu majeur à préserver et à consolider”. Car, explique-t-elle, ces liens “sous-tendent des liens humains et sociaux qui ont vocation à prémunir l’avenir quelles que soient les turbulences du moment”.
Appelant les acteurs économiques à unir leurs efforts “sur la concrétisation d’investissements créateurs de valeur ajoutée dans un esprit d’intérêts réciproquement bénéfiques à l’écart des tensions politiques actuelles”, la CCIAF dit s’associer à l’engagement qu’a réaffirmé le CREA “en faveur de partenariats internationaux équilibrés et mutuellement respectueux”.
La Chambre de commerce et d’industrie algéro-française invite dans ce sens les entreprises françaises, les entreprises algériennes ainsi que les entreprises de la diaspora à s’inscrire dans la démarche initiée par les deux présidents et ce, dit-elle, “afin de préserver le lien économique et à le prémunir des conséquences de déclarations partisanes”.
Réaffirmant son engagement et sa disponibilité à œuvrer dans l’intérêt des entreprises des deux pays, la CCIAF lance un appel aux entreprises qui, depuis la France travaillent avec des partenaires Algériens, et qui sont impactées par “cette dégradation du climat des affaires” à se manifester auprès de ses services pour “réaffirmer leur volonté de pérenniser leurs partenariats qui, ne l’oublions pas, ont également vocation à maintenir des emplois stables en France”.