Dans l’affaire de cyberattaque massive et inédite qu’il vient de subir, le Maroc ne sait plus sur quel pied danser. Alors que la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), principal organisme ciblé par les attaques des "hackers algériens« a tenté de minimiser, le gouvernement dénonce un »acte criminel".
Vraie attaque de hackers ou pas ? Depuis deux jours, au Maroc, la réponse à cette question dépend de la partie qui s’exprime. Alors que les institutions concernées et les médias proches du régime tentent de la minimiser, d’autres sources évoquent des dégâts considérables qui ont atteint jusqu’à la holding financière du roi Mohamed VI.
Ce jeudi 11 avril, le gouvernement est enfin sorti de son silence. Et les propos de son porte-parole ne laissent aucune place au doute : la cyberattaque attribuée à des hackers algériens a fait mal et l’identité des auteurs présumés ne fait presque aucun doute.
Lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil du gouvernement, Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement marocain a dénoncé "un acte criminel". Selon le porte-parole du gouvernement marocain, cité par le site local H24.Info, ces attaques contre plusieurs institutions « représentent des tentatives claires de la part d’acteurs hostiles visant à ébranler la stabilité du Royaume ».
Des propos qui illustrent l’ampleur des dégâts causés par les hackers aussi bien pour les institutions ciblées que pour l’image du royaume qui se vante régulièrement d’être à la pointe de la cybersécurité surtout depuis son alliance avec Israël.
Concernant les auteurs présumés de l’attaque, Mustapha Baïtas, contrairement aux médias marocains, ne parle pas de "hackers algériens". Mais il suggère un lien avec l’Algérie en mettant en avant la question du Sahara occidental.
Les hackers menacent le porte-parole du gouvernement marocain
« Cet acte criminel intervient à un moment particulièrement sensible pour notre pays, coïncidant avec des avancées diplomatiques majeures, notamment sur la question du Sahara marocain », a-t-il dit.
« La confiance croissante que suscite le Maroc sur la scène internationale dérange, et ces cyberattaques sont la réponse de ceux qui s’opposent à notre montée en puissance », a-t-il ajouté, rappelant la position exprimée il y a deux jours par les États-Unis sur la question du Sahara occidental. Un soutien critiqué par l’Algérie.
Juste après cette conférence de presse, le groupe "Jabaroot DZ", présenté comme l’auteur de cyberattaque contre les sites marocains, a menacé, sur son canal Telegram, le porte-parole du gouvernement de représailles, notamment via la divulgation de ses données personnelles.
Ils ont même publié sa date de naissance, le numéro de sa carte d’identité nationale et sa date d’expiration, précise le média marocain H24.Info.